Fermez les yeux. Vous êtes un gamer assidû à la fin des années 80, et devant vos yeux ébahis, sur votre PC, vous découvrez pour la première fois le sublime Prince of Persia, véritable précurseur au niveau de l’animation, des mouvements, des épreuves de plate-forme ainsi que du challenge proposé…
Sur Xbox Live Arcade, les plus jeunes d’entre vous pourront, presque 20 ans plus tard, découvrir ce petit joyau vidéoludique signé Jordan Mechner, tandis que les anciens apprécieront de pouvoir se replonger dans un univers familier…
Vous le savez sans doute déjà, Prince of Persia Classic est donc un remake graphique de l’antique Prince of Persia. A ce sujet, Ubisoft ne fait pas les choses à moitié, et réutilise l’apparence « moderne » du Prince, apparue avec le célèbre opus Les Sables du Temps.
Techniquement parlant, les personnages et éléments animés sont désormais en 3D, tandis que les décors sont précalculés. Tout cela n’a aucune espèce d’importance car en jouant, le rendu final paraît bien complètement en 3D. Les développeurs ont bien évidemment dû faire preuve d’imagination, notamment au niveau des décors, complètement inexistants dans le jeu d’origine qui arborait des fonds noirs. Le résultat dépasse toutes les espérances, car les fonds sont riches et inspirés. L’ambiance est respectée, et le jeu gagne en fraîcheur ; du tout bon !
C’est bien joli tout ça (et c’est le cas de le dire) mais quid de l’essence même du jeu, le gameplay ? Eh bien, pour ne rien gâcher, il a été porté à la perfection. Rien de mieux qu’à l’origine, mais surtout rien qui soit moins réussi. Considérant la refonte totale du jeu pour accueillir la 3D, c’est un petit exploit. Le Prince répond aux moindres injonctions qui lui sont faites au quart de tour, saute sur les plateformes avec aisance… pour peu que le joueur soit également à l’aise. La jouabilité, comme à l’origine, nécessite en effet un bon temps d’adaptation avant d’être complètement comprise. Les premiers temps, vous n’échapperez sans doute pas aux sauts involontaires ou aux chutes idiotes… mais une fois maîtrisée, la jouabilité est un vrai bonheur. On regrettera juste de ne pas pouvoir choisir de jouer à la croix plutôt qu’au stick, mais ce n’est finalement pas très gênant.
Mais alors, tout est pour le mieux ? Hélas, non. Bien que difficile, voire frustrant par moments (en fonction de votre patience, de votre faculté à recommencer des passages, et plus pragmatiquement votre dextérité au pad), Prince of Persia conserve une durée de vie toute relative. En fait, il est prévu pour être terminé dans une limite de temps d’une heure (pour des raisons scénaristiques). Il va de soi que vous mettrez plus de temps à le terminer la première fois, mais cela reste bien court avec une option rejouabilité assez faible (on n’a pas trop envie d’y revenir ensuite). On notera également que le jeu continue après le délai imparti d’une heure.
Pour pallier à cela, le jeu mise tout sur une fonction de chronos : finir un niveau le plus rapidement possible, le tout avec sauvegarde du meilleur fantôme, exactement comme dans un jeu de course ! Original, mais pas vraiment suffisant, à moins d’être un accro inconditionnel du high-score à tout prix. Il est donc possible de rejouer un niveau débloqué de son choix à n’importe quel moment, et deux modes font leur apparition : mode Chrono (finir tout le jeu le plus rapidement possible d’une traite) et le mode Survie (finir tout le jeu d’une traite, sans perdre une seule vie). Manifestement rajoutés pour allonger la durée de vie, ces modes sentent néanmoins fort le doublon, et ne présentent que peu d’intérêt, à part, encore une fois, pour les fondus des classements qui essayeront de briller dans les charts Xbox Live.
Un dernier mot : si les phases de plate-forme n’ont pas pris une ride, on ne peut pas en dire autant des combats. Basés sur un système d’attaques et de contre-attaques, ceux-ci semblent désuets de nos jours, et particulièrement raides. Ce n’est pas un défaut majeur, et c’est de toute façon une volonté de rester le plus fidèle possible au jeu original, mais cela rebutera peut-être les plus jeunes d’entre vous. A voir.
En conclusion, Prince of Persia Classic peut ?tre qualifié d’immanquable, mais trop court (et par voie de fait, trop cher à 800 points ?). Il est une occasion idéale de combler un manque vidéoludique si vous n’aviez jamais joué à Prince of Persia, et vous tiendra en haleine jusqu’à avoir totalement complété la trame principale, mais il se révèle assez frustrant ensuite de par son manque de réels apports. Seuls les plus acharnés continueront à peaufiner leurs chronos ou à chercher toutes les potions de vie…
Billet cross-posté sur GX-Live