MadWorld fait parti de ces jeux Wii qu’on regarde d’un œil toujours différent des autres jeux. Pourquoi ? Car leur level-design particulier, leur ambiance et leur gameplay laissent souvent perplexe. Et c’est uniquement le jeu entre les mains que l’on peut dire si ces jeux sont bons ou mauvais. Dans quelle catégorie MadWorld se classe-t-il ?
- Editeur : Sega
- Développeur : Platinum Games
- Type : Beat’em all
- Sortie France : 20 mars 2009
- Classification : Interdit aux – de 18 ans
Sega, c’est plus fort que toi !
Et oui il semblerait que Sega soit le maître d’œuvre de toute une série de jeux dits gamers sur Wii. On comptera parmi eux The House of The Dead Overkill, Sonic Unleashed, The Conduit (on l’oublie celui-là) et donc MadWorld. Chacun a une ambiance différente de l’autre car issus de licences différentes et de studios différents. Car Sega ne développe pas, Sega édite!
C’est le studio Platinum Games qui a la chance d’avoir un super logo qui est à l’origine de MadWorld et qui a donc choisi d’opter pour un univers si particulier. Un univers, mais quel univers ? Un univers qui dépote Robert, avec du sang et du fer, ça ferait pleurer ta mère! Oui car MadWorld c’est du sang, du sang, du sang et encore du sang. Platinum Games a tellement voulu insister sur le fait que ça devait gicler que le studio a simplement choisi d’ôter toutes les couleurs pour faire ressortir le rouge.
Et oui, MadWorld, c’est tout en noir et blanc. Est-ce beau pour autant ? Oui c’est tout simplement magnifique. Les effets sont de toute beauté, la patte graphique est totalement assumée et va jusqu’au bout de ses ambitions. C’est joli, parfaitement détaillé, bien que très fouillis par endroit dès qu’il y a profusion d’animation. Et ce choix va exactement dans le sens du gameplay…
Le ton est donné: ça va saigner!
Un scénario Secret Story !
Bien sûr ce titre est ironique, enfin pas totalement. MadWorld, comme je l’ai déjà expliqué, c’est du sang, du sang et vous connaissez la suite. Mais comme tout jeu digne de ce nom un scénario parvient à trouver à sa place.
Dans un monde ravagé par la crise économique, un groupe de terroristes capture une ville entière et y lance une bombe bactériologique qui contamine tous ses habitants. Entre temps des caméras sont disposées un peu partout, ainsi que des jeux mortels ignobles. Lorsque les gens empoisonnés se réveillent enfin, un message enregistré diffusé sur de grands écrans leur explique la situation et leur propose un dilemme.
Vous êtes filmés, et contaminés. Normalement certains d’entre vous devraient déjà être morts. Mais les plus résistants d’entre vous ont encore une chance. Mon organisation dispose de l’antidote, mais vous comprendrez qu’il se trouve en quantité limité, et nous le distribuerons seulement aux derniers survivants. A vous de voir si vous désirez attendre une mort inéluctable et croire en votre bonne étoile qui vous tiendra vivant le plus longtemps possible, ou si vous préférez forcer le destin en vous octroyant une place parmi les survivants. Vous l’aurez compris: pour survivre, vous devrez tuer les autres.
Ce dilemme macabre devient alors un jeu de télé réalité diffusé mondialement, d’où les caméras. Parmi tous les combattants, un homme nommé Jack saura peut-être tiré son épingle du jeu en tuant tous ceux se dressant devant lui. Mais s’il dispose de la force nécessaire pour vaincre ses ennemis, pourra-t-il laisser sa conscience de côté en tuant de simples innocents apeurés?
Ce scénario n’est pas original mais il se laisse aller au fur et à mesure et reste très plaisant à suivre. Jack ne fait pas parti de la ville contaminée mais y est envoyé en tant qu’agent spécial pour sauver la fille du président, bien entendu. C’est très cliché mais c’est intéressant quand même et c’est assez rare pour le noter dans ce genre de jeu.
Jack et son humour ravageur !
Un gameplay barré !
MadWorld part déjà avec de nombreux atouts, c’est sans compter son gameplay totalement barré et unique. L’idée ? Vous avancez dans des maps fermées de façon libre ou linéaire selon les cas en tuant tout ce qui bouge. Les caméras vous octroient un total de points au fur et à mesure de vos massacres et ce sont ces points qui débloquent peu à peu les fonctionnalités de chaque niveau. Notons le car je ne l’ai pas encore dit, ce jeu se joue à la troisième personne pour bien apprécier la puissance de notre personnage. Car en plus de pouvoir utiliser quasiment tous les objets du décor pour tuer ses adversaires, de l’arbre aux branches acérées aux panneaux de signalisation en passant par les ventilateurs, Jack possède un outil plus qu’appréciable pour survivre dans cet environnement hostile: une tronçonneuse au bras.
Cette tronçonneuse est le centre même du jeu, permettant un panel d’actions contextuelles nombreuses ou des coups simples mais ravageurs. Les coups simples rapportent peu de points mais faîtes preuve d’imagination! Pourquoi ne pas commencer par étourdir l’ennemi en le coinçant dans un vase ou un pneu, pour ensuite le lacérer avec un poteau et le finir en le lançant sur des pics acérés ou en le tronçonnant de part en part en réalisant le geste adéquate à la Wiimote ? A moins que vous préfériez ne pas vous salir les mains et simplement le lancer dans un four ou une broyeuse. C’est à vous de voir, vous avez total liberté dans vos choix de jeu et, même si le tout devient rapidement répétitif, le plaisir est toujours là et on s’étonne à essayer les combos les plus dévastateurs.
Pour renouveler l’expérience, si vous atteignez un nombre de points donnés, des jeux morbides feront leurs apparitions et s’ils ne sont pas toujours obligatoires, je vous conseille de les faire tellement ils sont poilants. Que ce soit “La cible de la mort” ou le “Pétard” le plaisir et le renouveau est toujours là et ça, c’est vraiment agréable. Dans le premier par exemple, prenez une batte de baseball et frappez vos ennemis de toute votre force pour les envoyer sur le centre de la cible et gagner un max de points! Dans le second étourdissez vos ennemis avant de les mettre dans des lanceurs de pétards et observer le résultat! C’est beau!
Et une fois que vous avez terminé tout ceci, et que vous avez raflé un max de points, la chambre du boss apparaît avec son classement. Vous pouvez alors venir le défier et leur design est tellement poilant et les cinématiques tellement bien fichues qu’on est à chaque fois ébahi. Je vous laisse profiter vous même de toute la classe dont fait preuve Jack pour les achever, c’est à pleurer de rire tellement c’est cliché, mais c’est tellement bon!
Il y a ceux qui font les choses à moitié, et ceux qui n’ont plus qu’une moitié…
Tout est bon dans le cochon ?
Malheureusement non. Outre son côté répétitif à souhait qui en soit n’est pas vraiment gênant vu le concept du jeu, il sera plus difficile de fermer les yeux sur sa durée de vie plus que moyenne. 8 heures pour le terminer, c‘est peu. Mais encore une fois on pourra le pardonner allégrement vu sa rejouabilité excellente.
Autre point négatif, le mode multi joueur offline 2 joueurs. Il a le mérite d’être là mais est clairement à éviter. Ennuyeux et rébarbatif, on le quittera très rapidement pour revenir sur une map solo où l’on pourra à notre guise développer de nouvelles techniques de tuerie. Et puis en soi, le meurtre est un plaisir que l’on déguste seul non ?
Comme dit plus haut, c’est très beau et très agréable à l’oeil. Les quatre couleurs prédominantes prennent parfaitement place dans cet univers et c’est un plaisir pour les yeux… comme pour les oreilles. Les cris des ennemis sont tordants, leurs menaces également, sans compter le son de la tronçonneuse qui est énorme! Bref du grand art!
A deux, on est pas forcément plus heureux !
Avis générale: MadWorld est un jeu original. Nouvelle licence, nouvel univers, nouveaux personnages, nouvelle intrigue, mais pourtant tout ceci repose sur des bases plus que solides! Pourvu d’un gameplay soigné, d’une jouabilité Wiimote bien dosée, et surtout d’une dose de fun incroyable, il serait dommage de passer à côté même si MadWorld n’est pas exempt de défauts. Platinum Games nous offre ici la mort sur un plateau d’argent, et c’est bon !
Note générale: 15/20