Comme d’habitude, je suis en retard. Killing Floor est un jeu sorti il y a six mois, et je ne l’ai découvert qu’il y a trois semaines, grâce à un Free Weekend + promotion sur Steam, qui célébrait la sortie d’une énorme mise à jour (gratuite). Enfin bon.Killing Floor est un zombie-shooter — un genre qui revient vraiment à la mode, ces temps-ci — coopératif (jusqu’à six joueurs), avec un petit côté RPG et, il faut bien l’admettre, ayant obtenu bien plus de contenu en ces six mois que Left 4 Dead 1 n’en a obtenu en un an (et ce dernier est suivi par une dev-team bien plus grande, ho ho ho).
Mon côté philanthrope quand il prend le dessus, va jusqu’à acheter une deux copies du jeu pour un grand ami deux grands amis (coucou Stakhanov, coucou yoann007); c’est vous dire à quel point ce titre m’a conquis! Mais, vous vous demandez, pourquoi donc? Je vais vous donner mes raisons.
Pour ceux qui auraient la flemme de lire, voici une vidéo d’une partie typique.
Nous sommes donc en plein cœur de la Grande-Bretagne et de sa campagne, où une société nommée Horzine Biotech a laissé échapper des milliers de spécimens dans la nature, provoquant un chaos sans nom, surtout dans Londres. Votre équipe aura la chance de visiter plusieurs lieux de la capitale (l’ouest de Londres, les bureaux “officiels” d’Horzine…), mais également des locations quelque peu rurales, comme un manoir, une forêt (qui cache un centre de recherche souterrain), une boîte de nuit (!), une usine abandonnée, une ferme, etc.
Et c’est sans compter tous les niveaux faits par les joueurs — leur qualité est inégale, mais une poignée sort du lot.
Killing Floor, avant toute chose, est un jeu ou le travail d’équipe (teamwork) est absolument nécessaire pour survivre. Il est possible de se la jouer solo avec beaucoup de chance et un haut niveau, mais vous avez de fortes chances d’y passer. Chaque partie est organisée en Waves (vagues de spécimens), entre lesquelles vous pourrez visiter la Trader, qui vous vendra (assez cher), de l’équipement, des munitions, ainsi que des armes.
Afin d’offrir de la variété (ce que certains concurrents n’ont pas), vous pouvez choisir une spécialité. Elles sont, pour l’instant, au nombre de sept:
- Field Medic: vous soignez vos équipiers (mieux qu’eux-mêmes), vous résistez mieux à certains types de spécimens, et vous courez vite!
- Support specialist: vous restez sur les lignes de front, vous éliminez tout grâce aux shotguns, vous pouvez transporter plus d’objets, vous soudez plus rapidement.
- Sharpshooter: grande précision, armes à longue portée
- Berserker: armes de mêlée (katana, tronçonneuse…), slow-motion, vitesse accrue
- Firebug: KILL IT, KILL IT WITH FIRE
- Commando: légers bonus partout, spécialisation fusils d’assaut, détection des ennemis invisibles, connaissance de la vie des ennemis
- Demolitions: KABOOM! Crowd Control.
Chaque perk a plusieurs niveaux (pour l’instant 6), et les caractéristiques de chaque classe deviennent ainsi de plus en plus accentuées; un Support Specialist niveau 6 commence le jeu directement avec une Winchester, par exemple. Le seul défaut de ce système est la différence énorme que cela crée entre les nouveaux joueurs et les habitués. Un aspect assez amusant du leveling est sa nécessité pour survivre aux plus hautes difficultés, ce qui renforce le petit côté RPG du titre. Si vous vous ennuyez en mode Normal avec un Lvl5, le mode Suicidal sera aux antipodes. Alors que les difficultés Easy et Normal tendent plutôt a avantager les plus grands niveaux, ces derniers ne sont qu’un avantage mineur en Hard et Suicidal. J’ai vu deux Lvl1 se tirer de situations absolument démentes (150 spécimens en Suicidal) alors que les trois Lvl5 y étaient passés… parce que bon, hein, les spécimens sont nombreux, et ils ont tous une caractéristique qui les rend létaux!
- Clot: le spécimen de base. Faibles mais nombreux, mais servent surtout à vous distraire des vrais dangers; si vous êtes trop près, ils vous attraperont et ne vous laisseront pas partir jusqu’à leur mort! (un Berserker ne peut pas se faire piéger)
- Bloat: à l’origine du Boomer/Spitter de L4D. Très résistant, très lent, est censé vous vomir dessus. Et si il y arrive, ça fait très mal.
- Crawler: à l’origine du Hunter de L4D. Silencieux, rapide, mais faible et assez inoffensif; mais si vous les laissez vous encercler, vous êtes dans de beaux draps.
- Gorefast: le Clot de base, mais avec une variation amusante, que vous pouvez constater dans l’image tout en haut de cet article; dès qu’il vous voit, il pique un sprint pour vous découper. Littéralement.
- Stalker: à l’origine de la Witch de L4D. En permanence invisible (presque), émet des bruits assez faibles en approchant, et vous aveugle partiellement si elle vous fait mal.
- Husk: sait parler. Enfin, si on veut. Je trouve personnellement qu’il ronronne tel un félin, mais ce n’est pas ce dont vous devriez vous méfier, car ce spécimen est le seul capable de vous attaquer à distance, en lancant des boules de feu. Elles ne font pas spécialement mal à l’impact, mais elles continuent de vous brûler après coup… (c’est lui, là, dans l’image juste au dessus de cette liste)
- Siren: à l’origine d’un concept abandonné de L4D, le Screamer (énormément de points communs, en particulier les habits). Le point faible des Perks se spécialisant dans le combat rapproché. Elle est lente, mais les cris qu’elles poussent font EXTRÊMEMENT MAL. A l’intérieur, ça ne pardonne pas; à l’extérieur, il est plus facile de s’éloigner.
- Scrake: résistant, rapide, et puissant. Massacre à la tronçonneuse. Si vous ne vous dépêchez pas de lui régler son cas, vous risquez gros.
- Fleshpound: à inspiré le Tank de L4D, probablement. Il se balade tranquillement dans le coin en poursuivant lentement un membre de l’équipe, mais dès que vous ripostez… il s’enrage, et il est absolument impossible pour qui que ce soit de le battre en course-poursuite.
- Patriarch: le PDG de Horzine. Il considère les Spécimens comme ses enfants (et c’est d’ailleurs le cas, puisque les Clots sont des clones de son fils, décédé dans un accident de voiture), possède une mitrailleuse dévastatrice (vous crèverez en moins de deux secondes si vous ne l’évitez pas) et un lance-roquettes qui repousse les limites du terme “vicieux” — dès que vous entendrez la roquette arriver vers vous, il sera déjà trop tard. En Hard, elle laisse un joueur avec Armure/Santé à 100 avec seulement 12 points de vie. Mais sa caractéristique la plus vicieuse est son invisibilité, qu’il exploite fort adroitement quand il a besoin d’aller se soigner.
Ajoutez à cela quelques petits détails, comme le fait que tous les spécimens survivent quelques secondes après décapitation — explication officielle: Kevin Clamely, le Patriarche / Créateur des spécimens, à répandu la matière cérébrale un peu partout dans le corps de ses créatures. Elles peuvent mieux survivre, mais leur Q.I. s’en retrouve évidemment bien rabaissé.
Au niveau de la réalisation, elle est globalement de très bonne facture; le jeu tourne sur l’Unreal Engine 2.5 — si vous pouvez jouer à Unreal Tournament 2004 sans trop de problèmes, vous pouvez jouer à Killing Floor — qui est bien exploité, même si on regrette un rendu un peu terne par moments. La bande-son, quant à elle, est excellente; la musique, ressemblant ici à Nine Inch Nails, oscillant par là vers du rock/métal, est variée et très entraînante. Les acteurs vocaux ont fait un excellent travail: les accents britanniques stéréotypés, associés à des phrases absolument géniales, ne manquent souvent pas de faire rire. Sauf pour la marchande; ses sous-entendus constants deviennent rapidement pénibles.
Au final, Killing Floor est une expérience bien supérieure à celle de L4D1, avec une durée de vie énorme; contrairement à ce dernier, les niveaux ne sont pas linéaires, mais complètement ouverts (presque de type Sandbox). Et n’oublions pas la trentaine d’armes (et ça continue d’augmenter), les mécaniques de jeu plus variées, l’aspect “équipe” mieux conçu… honnêtement, le seul défaut que nous arrivons à lui trouver est qu’il ne soit doté que d’un seul et unique mode de jeu (les développeurs souhaitent cependant intégrer un mode Histoire). Si je devais lui donner une note, il mériterait largement un 18/20.
Que dire si ce n’est que je suis 100% d’accord avec ce test, rien à ajouter ! ce jeu est une pure merveille 🙂