Il y a quelques semaines, SEGA nous a fait le plaisir de nous laisser essayer son dernier né : Sonic & SEGA All-Stars Racing. Un jeu qui a la lourde tâche de succéder à la dynastie des jeux de course mettant en scène Sonic et ses potes… alors, avec SUMO Digital aux commandes (déjà à la tête du très honnête SEGA Superstars Tennis), et plusieurs licences prestigieuses à faire valoir, le pari est-il réussi ?
- Éditeur : SEGA
- Développeur : SUMO Digital
- Genre : Course
- Plate-forme : Xbox 360, PlayStation 3, Wii, Nintendo DS
- Sortie : 2010
- Classification : TBA
Si on ne peut pas vraiment parler de licence Sonic en jeux de course, il y a quand même une certaine continuité dans les tentatives à travers l’histoire de SEGA. Sonic Drift 1 & 2 (Game Gear), Sonic R (Saturn), et enfin les deux récents Sonic Riders… . Sonic & SEGA All-Stars Racing tente de briser la malédiction sans pour autant la renier. Le choix de faire figurer Sonic directement dans le nom du jeu, qui aurait très bien pu s’appeler simplement SEGA All-Stars Racing, n’est sans doute pas anodin à cet égard.
Nous avons pu tâter du jeu pendant plusieurs parties sur toutes ses versions (PS3, Xbox 360, Wii et DS). Sur PS3 et Xbox 360, le jeu est le même, si l’on excepte certaines différences d’ordre graphique en faveur de la PS3 : le jeu y semble sensiblement plus détaillé tandis que la version 360 souffre de quelques chutes de framerate. Néanmoins, rappelons qu’il s’agissait comme d’habitude de versions de développement instables ; il est plus que probable que ces considérations s’effacent sur la version définitive du jeu.
Il faut tout de même dire que, techniquement parlant, le jeu est une vraie réussite. C’est coloré, ça brille, ça flashe et ça pète de partout. On est très loin du minimalisme Gamecubien d’un Mario Kart ; ici, ça fourmille de reflets et de détails, l’ambiance légèrement “cartoon” n’en étant que renforcée. Les circuits thématiques, reprenant plusieurs univers SEGA, les combinant parfois (Sonic, Super Monkey Ball, Billy Hatcher, House of the Dead…), font dans la démesure totale ! Ils sont généralement remplis d’objets aux proportions impressionnantes, qui s’animent, rebondissent dans tous les sens… pour vous faire obstacle ou juste pour le plaisir des yeux. Mention spéciale au circuit du casino et ses lumières… un vrai petit festival !
Dans le casino, vous vous sentirez tout petit
La version Wii partage son gameplay avec les versions PS360. On pourra jouer dans une configuration classique wiimote+nunchuk, à la manière d’un pad classique, ou bien profiter de la détection d’inclinaison de la wiimote seule en la tenant à l’horizontale (ce qui permet aussi de jouer avec un Wii Wheel). L’aspect graphique y est revu à la baisse – évidemment – même si le résultat final, tout à fait satisfaisant bien que légèrement aliasé, change agréablement des immondices visuelles qu’on a malheureusement trop souvent tendance à retrouver sur la console de Nintendo. Le clivage n’est pas que visuel, puisque sous des noms et des thèmes visuels identiques, les circuits ont en réalité un tracé complètement différent de la PS360 ! Sous des habits identiques, S&SASR Wii a donc nécessité un travail bien à part, probablement pour s’adapter aux spécificités techniques réduites de la console.
En termes de gameplay, justement, qu’est-ce que ça donne ? On a là affaire à un jeu de course misant sur les items et les dérapages, ‘à la’ Mario Kart. On retrouvera facilement les items équivalents aux bonnes vielles carapaces, champignons… Néanmoins, pour marquer le coup, les développeurs ont clairement apposé une patte unique au jeu. La gestion des dérapages, primordiale dans un jeu du genre, fonctionne très différemment de ce qu’on a l’habitude de voir. Si vous vous attendez à voir le cul du véhicule se mettre à doucement partir de côté pour bien préparer votre tournant, détrompez-vous ! C’est l’ensemble du véhicule qui va bondir et amorcer un virage assez brutalement (à plus de 45°). Vous devrez donc commencer à déraper plus tard que dans une conduite “façon rallye”. Si j’ai été complètement surpris par cette approche dans un premier temps, elle permet un jeu plus rapide et sans doute plus technique, tout en éliminant les possibilités d’exploitation outrancière de failles de gameplay (de type “snaking”). Dans la catégorie “différences avec Mario Kart”, on notera aussi que le jeu semble beaucoup moins injuste dans sa répartition d’items, en ne privilégiant pas à outrance les derniers de la course. On retrouve néanmoins un système de boost très proche, qui récompensera les dérapages les plus longs ainsi que les figures aériennes (une simple pression sur le bouton suffit à en exécuter une lorsque vous êtes en plein saut).
D’une manière générale, la conduite se distingue d’un Mario Kart par un plus grand dynamisme des véhicules. Comprenez par là qu’ils sont plus réactifs à vos ordres (ce qui s’avèrera parfois indispensable sur des circuits plus complexes), ils donnent beaucoup moins l’impression d’être montés sur des rails solidement arrimés à la chaussée. En ce sens, il se rapproche peut-être plus d’un Crash Team Racing, d’ailleurs.
La mode bling-bling a même touché certains héros de SEGA !
On l’a déjà dit, en termes d’ambiance, les visuels léchés du jeu sont un plus. On retrouvera dans la version finale, avec un plaisir non-dissimulé, des personnages aussi emblématiques qu’Alex Kidd, Ryo Hazuki (Shenmue), Beat (Jet Set Radio), Billy Hatcher… en plus de la famille habituelle du hérisson bleu (Sonic, Tails, Knuckles, Amy…). Chacun des persos laisse parler son univers avec son item spécial… Sonic se transforme en Super Sonic, Beat bondit sur ses rollers pour une course effrénée, et Amy assène des coups de marteau à tout le monde ! Peu de surprises de ce côté, c’est fun et bien vu sans pour autant être très original.
Les musiques distillent leur dose de fanboyisme réglementaire, avec des thèmes repris de la vaste ludothèque de la firme. Les habitués de SEGA Superstars Tennis ne seront pas dépaysés, la nostalgite aigüe n’a pas épargné ce jeu ! Toute plaisanterie mise à part, cela contribue à l’ambiance, même si on aurait bien aimé un peu plus d’inédit également. Sur le plan sonore, on ne dénotera qu’un vrai bémol : la présence d’un commentateur insupportable en permanence. On dirait un peu celui de Street Fighter IV… si ce n’est qu’il est encore plus bavard ! Une plaie, mais qu’on pourra sans doute désactiver.
Si Sonic & SEGA All-Stars Racing n’est peut-être pas LE plus gros jeu à venir en 2010, il n’en propose pas moins une relecture intéressante des racing game conviviaux, doublée d’une ambiance graphique et sonore classieuse, quoi qu’un peu fan-service. SUMO Digital confirme son statut de studio à surveiller de près dans le domaine, après un SEGA Superstars Tennis enthousiasmant.
Ryo Hazuki et Billy Hatcher font leur retour vidéoludique après pas mal d’années d’absence
N.B. : très important ! Craig Duncan, responsable du développement chez SUMO Digital, était également présent. Nous avons pu l’interviewer, en collaboration avec Planète-Sonic. La vidéo arrivera dans les prochains jours. Désolé pour le petit contretemps !
(Screenshots éditeur)
Un commentateur insupportable. Peut-on faire pire que celui de Pokémon Stadium ? 😀
C’est largement pire ! Celui de Stadium il est marrant. L’imitation de Thierry Roland m’a toujours fait délirer…
Ah, j’espère qu’il sera bon celui là, j’avais déjà vu des trailers en me disant qu’il serait sympa, et si vous confirmez ça, c’est une bonne nouvelle 😀
Un Mario Kart Like en mieux sur consoles HD, je veux!