Attendue depuis près de deux ans, la suite des aventures de Desmond Miles nous est parvenue il y a deux semaines. C’est l’occasion de faire la connaissance d’un nouvel assassin, Ezio, mais aussi d’en apprendre plus sur l’Animus, Abstergo et les Templiers.
- Éditeur : Ubisoft
- Développeur : Ubisoft Montréal
- Type : Action / Infiltration
- Support : Xbox 360 & PS3
- Date de sortie : 18 novembre 2009
- Classification : 18+
Testé sur PS3.
Souvenez vous ! A la fin du premier opus, nous laissions Desmond aux prises avec d’étranges visions dans les locaux d’Abstergo.
L’aventure débute et c’est Lucie qui vient nous chercher. Vite il faut partir sous peine de courir un grand danger. Wahou, on se croirait dans 2012 ! Cette courte intro nous permet alors de se familiariser avec les commandes.
Bon ok, c’est cool, mais quand est ce qu’on tue du rital là ? Moi j’ai envie de me venger de 2006 !
Patience, patience ! Arrivé dans les nouveaux locaux, il est temps de découvrir la nouvelle version de l’animus : l’Animus 2.0. Franchement, ça en jette.
Vous voici désormais Ezio, fringant jeune homme de la noblesse florentine. Mais pas pour autant un assassin. Pour l’instant Ezio enfile, mais pas avec une lame. C’est un drame personnel qui le poussera dans une sanglante vengeance contre les Templiers. Vengeance qui prendra une tournure bien plus politique ensuite.
Notre héros parait bien plus charismatique et bien moins froid qu’Altaïr. Un excellent point en somme. Un véritable voyage en pleine renaissance italienne s’engage alors, nous permettant de rencontrer d’illustres personnages, tels Léonard de Vinci ou encore Lorenzo de Médicis.
Le scénario est plus travaillé que celui du premier opus : un fil conducteur apporte une vraie densité à l’histoire (l’augmentation du nombre d’intervenant n’y est pas étrangère aussi). Mais il en résulte pourtant une certaine linéarité.
Notons aussi que des informations au sujet d’Abstergo, de Vidic et des fameuses inscriptions de sang seront dévoilées. Ceci est bienvenu et laissera sans doute les fans cogiter de nombreuses heures pour trouver une réponse (en attendant le n-ième épisode).
Un énorme travail a été effectué au niveau de l’ambiance. C’est tout simplement hallucinant. Le jeu devient plus mature tout en s’offrant quelques sous entendus grivois, époque oblige. Les villes sont gigantesques et leurs reproductions très fidèles. D’immenses aires de jeu s’offrent à vous et ces environnements sont aussi plus interactifs. Outre les désormais célèbres phases d’escalade, il est possible de recruter différentes factions : courtisanes charmant les gardes, voleurs faisant diversions ou encore mercenaires vous prêtant mains forte dans vos expéditions punitives. Parmi les autres interactions, citons le vol ou encore la fouille ou le déplacement de cadavres.
Une dimension économique a été implémentée : équipements, tableaux, cartes peuvent être achetés et augmenteront la valeur de votre forteresse, vous assurant des revenus réguliers. Une initiative bienvenue rappelant la gestion immobilière de Fable II. Les missions principales sont bien moins répétitives. La manière d’aborder un assassinat est donc plus étoffée, avec un nombre plus important de PNJ, et toujours différente. Attaquer grâce à un engin volant ou prendre d’assaut une tour en ayant préalablement éliminé les archers sont des solutions envisageables. Seul problème : le joueur est guidé et ce qui est perdu en répétitivité mais liberté gagne en linéarité. Parmi les missions annexes on trouvera des courses, contrats d’assassinat, ou encore l’exploration de tombeau d’assassins (une excellente idée !), ou collecte de plumes (l’équivalent des drapeaux mais en nombre bien plus restreint : ouf !).
Un petit mot au passage sur la durée de vie : il m’aurait fallu une vingtaine d’heure pour boucler la trame principale sans rechercher tous les glyphes ou plumes.
Si le jeu tient largement ses promesses en terme de richesse de contenu et d’ambiance, on ne peut pas en dire autant de sa technique.
Le jeu est superbe et fourmille de détails. Le réalisme est de mise et l’immersion s’en trouve augmentée : sauter de toits en toits à la découverte de Florence ou Venise est un réel plaisir. Malheureusement -du moins dans la version PS3- on note parfois une chute de framerate lorsque de nombreux PNJ sont présents ou lors de fuite. Rajoutons à ceci de fréquents problèmes de clipping, et une certaine amertume pointe le bout de son nez. Cette dernière sera notamment renforcée par les cinématiques tant la modélisation semble dépassée. Il en va par ailleurs de même pour certains éléments du décor à la modélisation plus qu’anguleuse.
Attaquons nous à l’environnement sonore. Ici, rien à redire. Les thèmes, tantôt doux, tantôt épiques à souhait sont parfaitement choisis et les bruitages d’un réalisme sans faille.
Le dernier point que je souhaiterais aborder, et non des moindres touche à l’essence même du jeu.
L’infiltration.
Je ne sais pas trop ce qui s’est passé dans l’esprit des gardes entre les croisades et la renaissance. Dans ces épisodes, les gardes sont aussi vif que des huitres sous LSD. Le jeu offre la liberté de choisir sa technique d’assassinat. On peut opter pour l’assassinat sournois, millimétré et jouissif. Ou alors rentrer dans le tas.
Soit !
Mais là où la discrétion était primordiale dans le premier épisode, elle devient quasiment anecdotique dans celui-ci tant l’IA inspire une pitié sans nom.
Dans l’opus précédent, l’affrontement direct avec les gardes en ameutait d’autres et la fuite restait une solution bien plus sage. De même, un assassinat sur un toit pouvait être aperçu par un autre garde, ou un cadavre tombant pouvait alerter la garde.
Ici que nenni. L’archet peut commencer à crier comme un port, son voisin restera impassible. Pire, on peut sprinter en ligne droit, offert à la vue de la cible pour lui planter sa lame dans le ventre sans que ce dernier ne réagisse (c’est à croire qu’ils étaient plus malin avant puisqu’ils nous repoussaient). De même lorsqu’un cadavre dégringole et s’écrase sur la chaussée… Aucune réaction. Aucune vague de panique. Les gardes ne réagissent même pas.
Du coup les courses poursuites deviennent bien moins nerveuses que dans le premier épisode où une cache ou botte de foin étaient fébrilement attendue.
Là, au bout de 10 mètres, les larrons ont déjà perdu notre trace.
Dernier exemple frappant : lors de l’ascension d’une tour de garde, Ezio se déplaçait latéralement collé aux créneaux. Il s’offrait donc parfois à la vue d’un garde. Et bien en fait… Je suis passé juste devant un garde et ce dernier n’a rien capté. Pif paf, je l’attrape et le fait passer par dessus bord. Et son collègue se retourne comme si de rien n’était. Un mec était là, il y est plus, je continue.
N-O-R-M-A-L.
Le jeu s’en trouve être bien plus simple, mais le plaisir s’en trouve diminué tant le travail est mâché.
Et pour finir avec un autre élément sur lequel j’ai pesté : la gestion des caméras lors de certaines phases de plateforme dans l’exploration des tombeaux d’assassins.
Arf, on dit aussi jamais deux sans trois. Dernière nouvelle qui vient de tomber 13 jours après la sortie du jeu : du DLC prévu pour janvier et février. Dans le genre, on prends les joueurs pour des vaches à lait, on tient un bon morceau là.
Finalement, on pourrait comparer Assassin’s Creed II à une pétasse de boîte de nuit (ou courtisane pour rester dans l’ambiance du jeu) : attirante et « belle », aux atouts promettant beaucoup mais ne s’offrant pas et surtout souffrant d’une profonde tare.
Frustrant.
Mais ne boudons pas pour autant notre plaisir, A’sC II n’en demeure pas moins un excellent jeu qui ravira les amateurs d’Histoire, bien qu’on ne puisse que regretter cette I.A en régression.
On retiendra… :
- Travail d’ambiance absolument énorme
- Durée de vie
- Scénario prenant
- Charisme et classe d’Ezio
On regrettera… :
- Modélisation des visages ratées
- Des gardes au Q.I de moules
- Du DLC déjà annoncé…
Avis final : 17/20
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Merci pour le test Eldroth. C’est fou comment je préfère l’avis détaillé des joueurs que de la presse spécialisée (je les respecte attention… oopa). Le jeu me faisait de l’oeil, à force d’assister à des présentations et de voir des vidéos sympathiques mais finalement en retouchant le 1, j’ai vu que j’étais traumatisé et j’ai retiré le 2 de ma wishlist.
Le jeu perd en répétitivité mais gagne en linéarité. Ca me soule, je peux pas perdre mon temps dans ce jeu alors que d’autres attendent sagement que je les torche =).
Ca c’est que l’on appelle un test complet ! Je ne l’ai pas encore acheté mais ton test donne envie.
C’est vrai que le fait que des DLC soient déjà annoncés ça dégoute un peu mais malheureusement ça devient légion.
C’est pas le contenu du DLC qui est à blâmer mais bien la méthode d’Ubisoft.
Certains DLC sont de vrais ajouts : je pense en particulier aux deux extensions de GTA IV.
Mais dans ce cas, ce sont deux mémoires génétiques, ou plutôt chapitres qui ont été retirés pour être ensuite vendu à part : ils auraient du être présents sur le disque d’origine. Mais ça permettra de sortir une Edition GOTY qui sera vendu 40€ quand le jeu sera en Platinum à 30. \o/
C’est franchement du gros foutage de gueule. Le coup avait été prévu à l’avance… Mais bon, on avait déjà pris l’habitude avec PoP.
Et dire que je me demandais pour les trophées passaient de “Mémoire génétique 11 terminée” à “Mémoire génétique 14 terminée”…
Kendo > Le jeu est tout de même très bon :p
Néanmoins, il y a une nette différence entre “sur la papier” et une fois “la pad en main”.
On nous promettait moins de missions répétitives, ok c’est cool, c’est le cas (y).
Mais on est maintenant obligés de suivre une procédure par objectif (alors que le 1er, bien que répétitif laissait le choix ou non de collecter toutes les informations).
Il est à faire, surtout si on apprécie tout ce qui est mythe templier et compagnie 🙂
Mais il n’en demeure pas moins imparfait (cf. éléments cités). Mais ce serait bête de passer à côté.
A faire donc, mais pas forcément tout de suite :p