Avec l’arrivée en force de Kinect et PS Move sur le salon, Ubisoft, réputé pour sa tendance ouvertement casual, est-il parvenu à faire mieux que les très médiocres prestations des trois constructeurs, ou a-t-il définitivement succombé aux sirènes de la facilité ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir à la suite de cette intro-teasing complètement nulle ! 😉
J’attendais cette conférence juste par rapport à l’annonce de Q Entertainment et de Mizuguchi via Twitter, qui avait dit qu’une grosse surprise allait être annoncée pendant cette période. On n’a pas attendu très longtemps.
De dos, un homme s’est mis tout à coup à exécuter des mouvements dans le vide et on a vu un écran rempli de couleurs et d’effets stroboscopiques, Mizuguchi était en train de présenter son nouveau projet, Child of Eden.
Comme d’habitude dans les projets Mizuguchi, ce jeu exploite le principe de la synesthésie et nous a laissé rêveur à la rédaction… Si vous n’avez pas aimé Rez vous pouvez passer votre chemin, en revanche si vous avez accroché, il sera difficile de ne pas aimer cette suite spirituelle. Graphiquement, c’était beau et puis la bande-son donnait envie. A un moment, on assiste à l’arrivée d’un boss et il nous a fait immédiatement pensé à un boss de Rez. Mettez moi Joujouka, un remix du boss 4 de Rez et je cours tout nu à Epitanime. La présentation était sur Xbox 360 via le Kinect, mais le jeu sera aussi sur PlayStation 3 via le PlayStation Move. On peut aussi noter qu’il sera compatible avec les manettes classiques. L’instant était clairement magique et j’espère que bon nombre de gens seront curieux de voir le jeu final avant de parler dans le vide comme ce fut le cas pour Rez.
Après ce quart temps de synesthésie, une des licences phares d’Ubisoft prenait le relai, je veux bien évidemment parler d‘Assassin’s Creed Brotherhood. Via une série de trailers, on voyait que ça se passe toujours dans la même époque que le 2, avec Ezio toujours aussi sanguinaire. Par la suite, ça s’est transformé et on assiste à des explosions et des meurtres de partout, l’essence même du jeu avait du mal à se faire sentir. A première vue, les combats n’ont pas du tout évolué et c’est toujours aussi bourrin, le présentateur bourrinait la manette pour exécuter une simple série de combos. C’est dommage car c’est la grosse faiblesse de cette licence pour moi. Autrement, le jeu reste sublime à regarder et je ne doute pas d’un scénario en béton pour le reste.
Un rouquin sauvage apparaît ! Shaun White (ahaha) déboule pour nous parler d’un jeu de… skateboard. Fini le snowboard dans les montagnes, Shaun se met à arpenter les cités en planche à roulettes. Une petite démonstration ingame de Shaun White Skateboarding nous fait conclure que le jeu n’est pas encore très très beau, très loin d’un .skate par exemple, et il bénéficie d’un gameplay arcade simplifié au possible. Tout était possible ou presque. Limite, s’ils l’avaient appelé Shaun White Hoverboard j’aurai compris.
Bizarre cette annonce de jeu car avec .skate et Tony Hawk, le marché semble bien saturé. Les jeux de skate n’ont jamais été ma tasse de thé (mis à part les longues soirées entre potes sur Tony Hawk 2 sur PlayStation), mais on attendra qu’il sorte avant de le juger de fond en comble.
Après ça, il y a eu un peu d’animation dans la salle, une partie de Laser Game fut improvisée. Après quelques minutes lassantes, on nous explique que c’est un jeu, BattleTag. Un jeu vendu avec des accessoires, me faisant penser au Lock-On de SEGA mais à la différence qu’il y a un système de bases pouvant donner lieu à des parties avec différentes règles. Le principe est donc finalement un peu plus poussé que les Lock-On mais pas de quoi s’extasier, c’est vieux, ça existe depuis longtemps, encore un coup de néorétrogaming. Je m’en passerai.
Ensuite vint une connaissance dans le milieu vidéoludique, Tommy, ancien présentateur de Game One, qui a présenté pour l’occasion un jeu totalement casual, je dirai presque un serious-game pour t’apprendre à respirer. Arrêtons d’être méchant et qualifions le de jeu de relaxation, qui se pratique avec le Vitality Sensor. Breath in… Breath Out qu’il disait le Tommy. J’en ai eu besoin pour ce qui suivait.
Le moment fou rire est arrivé par la suite, différentes vidéos explicatives de la part de développeurs et autres chefs de projets d’Ubisoft, merci pour l’accent frenchie, IT’S EU TOTALI NIOU EXPERIENCE ! On est bien d’accord, l’expérience violente.
Le moment sport, propre à chaque conférence E3 2010 avec là Motion Sports, jouable sur Xbox 360 via Kinect. Aussitôt, Your Shape : Fitness Evolved prend le relai, exploitant également Kinect. Une grosse démonstration du jeu s’est faite sur le plateau. Globalement, je pense qu’elle a plutôt convaincu sauf que personnellement, je n’espère rien de ces gadgets surfant sur le succès de la Wii.
Une autre licence phare d’Ubisoft ne pouvait passer à la trappe : ces immortels Lapins Crétins reviennent dans un tout nouvel épisode, Raving Rabbids Travel in Time, uniquement sur Wii.
Tout autre registre, la guerre, éternel sujet vidéoludique. Parmi les dizaines de FPS qui existent et qui vont arriver, Ubisoft remet sa licence en jeu Ghost Recon pour un nouvel opus, Ghost Recon Future Soldier. Cette licence originellement tactique, s’est brûlé les ailes à taper dans le bourrin avec les Ghost Recon Advanced Warfighter. La démonstration ingame ne m’a pas tellement convaincu, l’IA était plus que limitée et puis le principe du jeu était quand même bien balèze, on est invisible et on tue. Predator sait le faire, mais en mieux. On verra par la suite.
Le dernier quart-temps de la conférence était réservé aux zombies et autres personnes de l’au-delà. Ce que je veux dire par là, c’est qu’on a droit à des retours fracassants de licences et même de personnes que l’on pensait aux oubliettes.
Tanner revient dans Driver San Francisco, qui d’après Ubisoft fait un fort retour aux sources. Il est prévu sur Xbox 360, PlayStation 3, Wii et PC. Après la petite vidéo entraînante et un brin nostalgique, présentation ingame. Les premiers instants ne sont pas très encourageants, le jeu n’est pas super beau et on peine à comprendre le principe pourtant simplissime normalement ! Aspect bizzaroïde, le changement de voiture se fait à la volée… Pour l’instant pas tellement convaincu mais s’ils respectent l’essence même du premier Driver, ça devrait le faire, je reste confiant.
A la fin, l’apparition du Big Boss d’Ubisoft n’était pas dûe au hasard. Yves Guillemot entre sur scène pour annoncer trois gros projets et quels projets (enfin pour deux d’entre eux). Première annonce, Eric Chahi is back ! Il travaille sur Dust, un jeu qui sera disponible sur les plates-formes de téléchargement. Le trailer n’était pas assez explicite pour savoir le genre, ça ressemblait à du Civilization mais sur fond d’apocalypse. Le jeu est prévu pour le printemps 2011, on a le temps de voir venir.
Second projet que l’on doit à Michel Ancel, le pur produit de la maison, un tout nouveau Rayman. Mais un vrai, pas accompagné par de stupides lapins crétins, un Rayman en 2D, splendide, avec un parti-pris graphique qui enchante, ça s’appelle Rayman Origins. Je pense que plus explicite comme titre, il n’y a pas. En plus de ça, Guillemot nous annonce que c’est un projet de cinq personnes, à l’ancienne ! On l’attend clairement avec impatience.
La troisième et dernière annonce est plus conceptuelle. Maniaplanet est une sorte de portail communautaire centré sur les jeux “Mania” d’Ubisoft, TrackMania, QuestMania et Shootmania. La phase de beta test sera lancée dès le 4e trimestre 2010 et le produit final arrivera début 2011.
Alors que l’on s’attendait à la clôture de la conférence, une dernière chose intervint, des danseurs exécutaient des chorégraphies accompagnés par Beat it de Michael Jackson. Un jeu officiel MJ verra le jour, édité par Ubisoft. Comme vous devez vous en doutez, le jeu permettra de chanter et danser, se prendre pour le King of Pop quoi. Il exploitera le Kinect de la Xbox 360 mais sera aussi disponible sur PlayStation 3, PSP, Wii et DS. De quoi se faire de l’argent facile sur le dos d’un mort, encore une fois…
Conclusion
La conférence d’Ubisoft a eu plusieurs rythmes, le début grandiose avec Child of Eden et Assassin’s Creed Brotherhood puis ensuite on a eu une petite baisse de régime avec les jeux casuals puis bien sûr la fin avec son lot de surprise. Le retour de Rayman, d’Eric Chahi et tous ces créateurs oubliés ou presque, qui nous font rappeler qu’il y a longtemps, on s’amusait sûrement plus mais avec moins de choses. Cette phrase fait vieux con mais tous ces jeux où l’on doit porter des artifices sur soi, ça me soule. Cette conférence m’a bien plu et maintenant j’ai hâte de voir plus de “Rez 2” parce que IT’S EU TOTALI NIOU EXPERIENCE !