PixelJunk Shooter avait fait parler de lui de par l’ingéniosité de son gameplay qui rendait les joueurs totalement addicts. Jouer sur l’interaction des différents éléments afin de progresser associé à un level design adapté et très intelligent a rendu ce jeu culte. Sa suite très attendue, enfin arrivée, est encore meilleure. Et c’est toujours développé par le petit studio japonais, Q-Games.
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PixelJunk Shooter 2
- Éditeur : Sony
- Développeur : Q-Games
- Genre : Puzzle-Game / Shoot’em up
- Plate-forme : PlayStation 3 (PlayStation Store uniquement)
- Sortie : 2 mars 2011
- Classification : 3+
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Une histoire de monstres
Attention, ceci est une petite séquence spoiler, si vous n’avez pas joué au premier, passez ce paragraphe. PixelJunk Shooter 2 commence là où le premier termine. Après le boss final, on s’est fait avaler par un gigantesque monstre nous donnant confirmation qu’une suite allait arriver. Le premier chapitre commence donc à l’intérieur de cette bestiole que l’on doit explorer afin d’y sortir. Ce monstre sera l’occasion d’avoir affaire à de nouveaux fluides avec de nouvelles propriétés. En plus de la lave il faut compter sur ses sucs gastriques acides qui mettent à mal la résistance de votre vaisseau. Pour s’en défaire il faudra vite trouver de l’eau pour se laver.
On ne change pas une équipe qui gagne
Le principe reste toujours le même. A travers les différents niveaux se trouvent des survivants que l’on doit évidemment récupérer sans les tuer. Un certain nombre est requis pour continuer la progression. Avec tout ça, il y a toujours cette petite collecte de diamants à faire. Les contrôles sont restés les mêmes, on oriente son vaisseau et les tirs avec les deux joysticks, les gachettes servant à tirer et activer le grappin. Le level design est toujours aussi tordu avec bon nombre de passages secrets. On note plus d’interaction dans les niveaux, surtout au niveau du premier monstre à explorer. Beaucoup de mécanismes à déclencher qui feront rugir la bestiole et qui agira de façon à vous éliminer. De nombreux petits monstres font leur apparition dont certains possèdent des attaques dignes des plus grands shmup CAVE, comme le mitrailleur qui vous balance des salves de petites boulettes. Le pire étant que chaque mitrailleur possède un pattern différent, ce qui rend unique chaque approche tentée.
Les boss de fin de chapitre sont toujours présents et redoublent d’ingéniosité. On peut même y voir des clins d’oeil comme le 2e, qui présente des phases à la Dodonpachi. Le jeu s’improvise shmup CAVE et il faut bien retenir les patterns pour s’en sortir. Le 3e et dernier boss se la jouent Radiant Silvergun, surtout dans sa dernière phase, je vous laisserai constater. Les développeurs ont du trop se prendre la tête sur des manic-shooters pour nous proposer quelques phases. Quoiqu’il en soit, ils sont beaucoup plus difficiles que ceux du premier épisode, surtout quand on doit exploiter les propriétés de quatre fluides en même temps.
Le rythme est un peu plus soutenu. En plus des zones plus ou moins calmes dans lesquelles on peut explorer tranquillement sans embrouille, les développeurs ont rajouté un peu plus de phases “speed”, ce que je veux dire par là c’est qu’il y a des zones où l’exploration n’est pas possible car les éléments se déchaînent et envahissent le niveau détruisant tout sur leur passage. Le tempo y est engagé et il n’est pas rare de se rater la première fois ou d’oublier quelques diamants voire des survivants.
Toujours dans l’amélioration on peut noter de nouvelles coques spéciales, comme la coque lumière qui permet d’éclairer devant soi, indispensable pour le dernier niveau par exemple.
Par contre, on peut vite se rendre compte que le jeu s’est plus orienté vers l’action. Les énigmes sont moindre, les ennemis sont plus nombreux et petit défaut, ils ont la fâcheuse habitude d’apparaître pile poil où vous êtes ce qui vous détruit instantanément. Pas grave quand le niveau vient de commencer mais quand la sortie était ouverte, c’est juste lourd de tout se retaper. Mais encore une fois, avec l’industrie d’aujourd’hui on a pris la (mauvaise) habitude de respawn tout de suite ; le fait de devoir tout refaire n’est pas pour me déplaire, ça rajoute du challenge.
Le moteur graphique n’a pas changé, on a toujours affaire à des graphismes 2D léchés à l’écran avec une variété d’environnement bienvenue. Les nouveaux décors sont plaisants et permettent de ne pas avoir l’impression de toujours voir les mêmes coins : l’intérieur de la bestiole, les cavernes glacées, les décors industriels, les temples sombres et obscurs participent à la richesse du jeu. En plus de ça, les musiques restent dans la tendance, un mélange d’électro, hip-hop et un poil jazzy. La bande-son réalisée par High Frequency Bandwith est toujours aussi appropriée.
On pensait que le petit défaut du premier concernant sa courte durée de vie serait corrigé mais malheureusement il n’en est rien. On a toujours droit à trois chapitres composés de cinq niveaux chacun mais le jeu paraît plus long en raison de sa difficulté beaucoup plus prononcée. Les nouveaux éléments ne détruisent pas le vaisseau immédiatement et s’ensuivent beaucoup de phases de stress pour éviter la surchauffe fatale.
Histoire de rallonger la durée de vie totale du titre, on a droit à un mode multijoueur assez sympathique dans lequel on joue soit le sauveur, soit le chasseur. Invisible à l’ennemi tant qu’on n’est pas dans son champ de vision, le but est de sauver tout le monde sans se faire avoir. Ca peut donner lieu à des parties vraiment sympathiques mais que je ne qualifierai pas de mémorables. Disons que j’ai préféré le mode coopération qui permet de passer des moments amusants avec sa dose de stress quand le second joueur fait n’importe quoi ;). Refaire les niveaux ardus à deux est un mode à part entière.
Conclusion
Tout comme le premier épisode dont il est la suite directe, Pixeljunk Shooter 2 est un jeu atypique mêlant shoot’em up, puzzle-game et plates-formes. Avec ses graphismes 2D toujours aussi agréables, sa bande-son collant parfaitement aux différentes ambiances et son gameplay simpliste, il plaira à tout le monde. Il est toutefois dommage que le jeu soit aussi court dans son parcours que son prédécesseur. Toutefois, la durée de vie paraît plus grande grâce à une difficulté plus prononcée, qui vous fera souvent recommencer. L’ajout d’un mode coopération est une bonne chose, les autres modes multijoueurs sont également les bienvenus même s’ils semblent anecdotiques. Le tarif appliqué reste raisonnable et tout ça cumulé fait que Pixeljunk Shooter 2 vaut le coup si vous êtes amateurs du genre. En attendant le troisième épisode ?
Excellent test qui confirme en tout point la pensée que j’ai sur ce second opus…
Pour l’avoir commencé et pas terminé encore, il est vraiment excellent à noter que la quête des Diamants est vraiment ARDUE à contrario du Premier. Faut avoir l’œil sur chaque écran qu’on passe.