God of War
Il est sorti le 22 mars 2005 aux Etats-Unis (le 22 juin en Europe). La campagne marketing du jeu n’est pas très impressionnante ; Sony Computer Entertainment est assez frileux et ne prend pas trop de risque. Il faut dire qu’en 2005, l’industrie vidéoludique trouve que les consoles de sixième génération sont en fin de cycle et on se tourne déjà vers l’avenir avec les prochaines machines de Microsoft et de Sony.
Dans ce jeu d’action à la troisième personne, on maîtrise un personnage très énervé. Son aspect athlétique et menaçant ne laissent aucune place au doute : on a affaire à un jeu mature. La vengeance est le thème principal. Kratos, guerrier spartiate, général de surcroît, est au service des dieux de l’Olympe. Il est mandaté par Athéna pour tuer le Dieu de la Guerre, Arès, qui l’a précédemment poussé à tuer sa femme et sa fille dans d’atroces conditions. Ces souvenirs hantent notre guerrier, dont la couleur blanche est due aux cendres de sa famille qui se sont incrustées sur sa peau. Dès lors, on l’appelle le Fantôme de Sparte. Souhaitant se venger, il accepte la mission d’Athéna mais tuer un dieu n’est pas aisé quand on est un simple mortel, il faut trouver la célèbre boîte de Pandore.
Le jeu commence fort, et cela restera une particularité de tous les God of War : des débuts de jeu très intenses, ensuite la pression retombe, et on arrive à des fins haletantes avec, au milieu, des moments épiques. L’Hydre nous accueille chaleureusement et on lui rend bien sûr la pareille.
Le gameplay est très simple, un bouton pour les attaques simples et rapides, un autre pour des attaques de plus grande envergure, un bouton pour choper et un pour le saut. Kratos est équipé des Lames du Chaos (elles changent de nom au fur et à mesure des jeux, le scénario l’explique). On enchaîne les coups tout en évitant de se faire toucher, les combos sont assez simples et on exécute toujours les mêmes au début. Rapidement, de nouveaux arrivent, au fur et à mesure des orbes rouges que l’on récupère et qui permettent de faire grimper le niveau des armes. Même si on est limité à une seule arme pendant une grande partie du jeu, Kratos peut utiliser des sorts de magie qui sont dévastateurs lorsque leur niveau est maximal.
Pour remplir les barres de vie et de magie, des orbes sont à collecter, les plumes de phénix et les yeux de gorgones. Ces objets resteront communs à tous les épisodes.
Il est important de noter que la caméra n’est pas libre dans God of War. Les plans sont fixes mais les développeurs ont extrêmement bien travaillé et hormis quelques scènes, on ne peste jamais contre la caméra. On assiste à de véritables prouesses sur certaines séquences, la PlayStation 2 crachant ses tripes. Le framerate reste stable et rares sont les ralentissements.
Le jeu alterne les phases de combat avec des phases d’exploration avec énigmes à résoudre de temps à autre. Le schéma du beat’em up standard est suivi mais là où God of War sublime le genre, c’est en y associant un scénario crédible. GoW sait narrer l’histoire de Kratos. Notez que le moteur de jeu utilisé par Santa Monica a été appelé Kinetica, en hommage à leur premier jeu.
Le bestiaire tiré de la mythologie grecque est assez varié, du simple soldat zombie au Minotaure, en passant par les différents cyclopes et autres harpies. Chaque affrontement donne lieu à un bon défouloir. Et les développeurs de Santa Monica ont eu la bonne idée d’y insérer des Quick Time Events (QTE) : des actions contextuelles.
Avant de terminer pour de bon les ennemis, vous pouvez déclencher des QTE histoire de les brutaliser une dernière fois grâce à une série de combinaison qui s’affiche en gros à l’écran. Ces combinaisons incluent des mouvements de joystick et des boutons à presser. Les rater punit le joueur et Kratos prend cher tandis que l’ennemi se remet au combat. Les réussir donne au joueur cette sensation de puissance qui rend le jeu si bon.
Ces QTE sont aussi utilisées pour des scènes spéciales de sexe, non explicites, mais très humoristiques et bruyantes. Chaque GoW a sa scène de sexe qui permet de remporter des bonus.
La crème de la crème intervient lors des combats contre des « boss ». Les finish sont très brutaux et témoignent de la détermination de Kratos à accomplir son destin.
Musicalement parlant, les thèmes de God of War ont été composés en grande partie par Gerard Kendrick Marino (il y a beaucoup de compositeurs : Cris Velasco, Mike Reagan, Ron Fish entre autres). Travaillés, ils collent parfaitement au jeu, à son ambiance d’épopée épique grecque, et à Kratos.
Lorsque le jeu est terminé, il reste le mode défi des dieux où on enchaîne des épreuves avec des règles précises. La durée de vie est pour le coup légèrement rallongée.
Tous les ingrédients susnommés sont présents pour faire de God of War une licence à succès. Dès sa sortie, le jeu récolte une excellente critique, de la part des joueurs et de la presse spécialisée. Etrangement, le jeu ne semblait pas attendu à l’époque car on ne savait pas trop à quoi s’attendre avec une énième licence basée sur la mythologie grecque… mais le bouche à oreille opère et la célébrité de Kratos grimpe jusqu’aux sommets.
A la fin du premier épisode, Arès est finalement battu. Kratos prend la place vacante et est le premier mortel à devenir un Dieu, en l’occurrence, le Dieu de la Guerre. Les Lames du Chaos sont remplacées par les Lames d’Athéna. Deux années passent quasiment jour pour jour et le deuxième épisode débarque.