Jeudi 30 avril 2009, à l’Olympia. Devant une assemblée bien peu enthousiaste, peu pubère, et une fosse à moitié vide, débute une soirée intitulée Manga Party Awards. Le ton est donné dès les premières secondes : sur fond de jingles et de voix-off à la sauce NRJ, on nous annonce une sôaâârée de toute beaûûûté consacrée à la culture japonaise, c’est-à-dire : les MANGAS ! (Vous voyez une objection à ce raccourci facile ? Nous non !)
Nous y étions. Résumé du massacre.
Revenons aux origines de ce projet. On imagine facilement la scène suivante, dans le bureau d’une boîte de production…
— Hey, j’ai un truc bien sympa là !
— Zzz… hein quoi ?
— Oh pardon, je t’ai réveillé…
— Non non, tu disais ?
— Ben, je viens de voir là, y’a moyen de se faire des couilles en or. Un marché porteur de malade. D’après nos courbes de tendance, y’a un gros retour de la mode japonaise. Tu sais, les dessins animés et tout…
— De quoi ? Les trentenaires puceaux qui se branlent devant le générique de Dragon Ball Z ? C’est mort, y’a déjà les gloubi-boulga nights, on peut pas rivaliser…
— Ouais mais non, y’a un vrai revival, plein de petits jeunes pourris-gâtés, avec les parents derrière qui allongent la thune… et le meilleur c’est que le terrain a déjà été préparé. Y’a des éditeurs spécialisés, on peut leur faire miroiter de la promo en échange de leur participation… Tiens, regarde, y’a même une chaîne de télé entièrement consacrée à la culture japonaise, ils ont fait un gros boulot pour promouvoir la musique, amener tout ça en France, donc maintenant que la confiance est déjà acquise, on n’a plus rien à faire… c’est du tout cuit je te dis !
— Ah ouais pas mal. Donc si je te suis, on ramène quelques faces de foie jaune avec des grosses guitares, et même si le public ne les connaît pas et que c’est de la merde, ça marchera parce qu’ils sont japonais ?
— Voilààà ! C’est tellement à la mode qu’il y a plein de passionnés qui ont formé des associations… Tengumi, Epitanime… ils font des événements gratos, des karaokés pour les attardés et tout… On a qu’à faire appel à eux pour pas un rond.
— Les cons !
— Tu l’as dit. Bon, d’après les tendances, on peut faire un truc autour du mot “manga”, ça veut tout et rien dire à la fois. Suffit de bien positionner le truc. Je m’occupe de baratiner les associations, les chaînes et les groupes, pendant ce temps trouve-nous une salle qui en fout plein la gueule, faut que ce soit prêt dans une semaine.
— Ca roule coco.
Blague à part, il semble évident que cette soirée était tout d’abord là pour surfer sur une mode en plein essor en France, et particulièrement juteuse. Quelques signes avant-coureurs laissaient présager d’un truc douteux : sur le site officiel, cet artwork immonde “façon manga”, ou encore la présence annoncée des weeaboos et des goth-lolitas de Tokyo Decadance.
Mais le pire restait sans doute la page de votes en vue de la remise des Awards, sur laquelle on pouvait trouver un nombre considérable d’incohérences. Dofus ou Ragnarok dans la catégorie Jeux vidéo, Daft Punk ou Gwen Stefani dans la catégorie Clips vidéo, Watchmen pour les Meilleurs mangas, Twilight ou Dragon Ball Z pour les Films live, la quasi-totalité des artistes/groupes classés comme “Espoirs”… de toute évidence, les organisateurs de ce truc n’étaient absolument pas au fait de la “j-culture” et les listes avaient été composées quasiment au hasard. Bref, ça s’annonçait mal. Et pour cause…
Résumé de la soirée
Après une (trop) longue intro composée d’images de synthèse abstraites sur les murs de l’Olympia, accompagnée d’une voix-off hilarante digne des pires teasers de nanars, le présentateur de la soirée fait son apparition.
Qu’on se mette bien d’accord par avance ; dans l’absolu je n’ai rien contre ce type. Je pense qu’il a simplement fait son boulot, et ce qu’on lui demandait de faire… mais voilà, le résultat était désastreux ; non content de s’adresser sur un ton sur-enjoué à la salle, comme s’il s’adressait à un auditoire de 12 ans maximum, celui-ci ne pouvait s’empêcher de lâcher des vannes pourries en permanence, pour faire du remplissage (“on se sort les sushis du cul !”). Malgré le fait que cela tombait régulièrement à plat, notre ami ne se laissait pas décourager et continuait son petit numéro. Un bel exemple de courage.
Je ne commenterai que très brièvement la prestation du premier groupe (Royal Cabaret). Je ne suis pas amateur de musique japonaise, à de rares exceptions près. J’éviterai donc de me prononcer sur la qualité intrinsèque du groupe, qui, si je me fie aux avis d’autres personnes présentes dans la salle, était inconnu au bataillon. Je pourrai tout de même faire remarquer que la qualité sonore était désastreuse, avec un son saturé de tous les côtés, une basse inaudible, des guitares nasillardes… Dans une salle telle que l’Olympia, qui permet normalement une très bonne acoustique, c’était plutôt pitoyable. Passons.
On passera également assez rapidement sur les séquences de distribution d’Awards qui parsemèrent la soirée. Outre leur crédibilité plus que douteuse (on en a déjà parlé plus haut), et l’organisation lamentable de l’ensemble (les écrans affichaient les nominés en différé, et parfois carrément la mauvaise catégorie), le tout était de toute façon bâclé et ne servait que de prétexte à la soirée et même à son intitulé. Les Awards étaient distribués à toute vitesse, dans l’indifférence générale (gagnant, perdant, personne ne s’en souciait réellement), et surtout en l’absence de tout représentant. L’Award est remis à trucmuche, circulez.
Ce qui dérangeait le plus était sans doute la dimension beaucoup trop “sponsorisée” de la soirée. Outre les Awards en eux-mêmes, des spectateurs étaient régulièrement conviés à monter sur scène pour répondre à des questions simplissimes et très orientées grand public (du genre : “Quel est le nom de famille du héros de Full Metal Alchemist ?”, “Quel est le mets préféré du shinigami dans Death Note ?”…). La quasi-intégralité de ces questions laissait ressortir un fort sponsoring, avec des questions récurrentes sur des produits édités par Ankama ou encore Kaze. Le paroxysme fut atteint lorsque pendant 10 minutes, la scène se vida pour laisser place à la diffusion de bandes-annonces de produits Kaze sur les écrans de la salle. Oui, comme les pubs quand vous allez au cinéma…
Le second groupe convié sur scène, Gadget, ne m’a pas plus inspiré que le précédent, à part qu’ils faisaient encore plus de bruit. Vu l’accoutrement des gusses, il s’agissait d’un groupe de visual-quelque-chose… tout ce que je hais, en fin de compte. Passons une fois encore.
Pendant ce temps, les défilés de cosplay, organisés par l’association Tengumi, commençaient. Tout d’abord, il convient de remarquer que pendant ces phases, l’animateur habituel de la soirée laissait la place à l’animateur de Tengumi. Clairement habitué à ce genre d’événements, et à ce type de public, celui-ci reboosta clairement la soirée. Une animation beaucoup plus pêchue, moins gnan-gnan, plus drôle… pour quelque temps on n’avait plus la sensation d’être pris pour des attardés, c’était beau. Mais c’est quand même un comble que l’animateur “invité” soit bien meilleur que le vrai.
Bref, ces cosplays ? Eh bien ils n’étaient pas mauvais du tout. Certes pas tous excellents non plus, et il y avait quelques trucs vraiment ratés. Dans l’ensemble, peu de participants de toute façon (histoire sans doute de ne pas bouffer tout le temps de la soirée). Les cosplays individuels étaient présentés 3 par 3, et il y avait également des cosplays de groupe. C’était véritablement un des seuls bons moments de la soirée, mais tout le mérite en revient à l’association Tengumi, nullement aux organisateurs de la soirée.
Quelques visages connus parmi les cosplayeurs, ça fait toujours plaisir. Néanmoins, on regrettera que les gagnants du concours n’aient eu droit qu’à un DVD pourave et une pochette de cartes à jouer Naruto (!), soit le même lot que pour la bonne réponse à une question du quizz. Honteux.
Passons à l’autre bon moment de la soirée : le karaoké. Entièrement conçu et animé par l’association Epitanime, celui-ci réveilla la salle au cours de cet événement inter-minable. Je pense que les murs de l’Olympia n’avaient jamais connu un tel bordel lorsque tout le monde entonna avec force les génériques de Capitaine Flam, Nicky Larson, Goldorak (VF), Saint Seiya, Naruto, X (VO)… le tout couronné par le staff d’Epitanime monté sur scène pour un final complètement cracké.
J’ignorerai volontairement les groupes restants, à savoir Dead Sexy Inc. (groupe français de rock complètement pourri, jouant en grande partie en playback et se livrant à des prestations pseudo-sexuelles ridicules sur scène) et Tokyo Decadance (non seulement je les méprise, mais voyant qu’ils clôturaient la soirée, j’ai quitté la salle lorsque la chanteuse en latex est arrivée pour gueuler). Mais que foutaient-ils là ?
Bilan et réflexions
Manga Party Awards était une soirée ratée, à visée lucrative et surfant clairement sur la mode mangasses / bobos parisiens pour tenter de vendre ses entrées, par ailleurs beaucoup trop chères (entre 28 et 35 euros). Résultat, cinq minutes avant le début du spectacle, l’Olympia était vide ; une vingtaine de pèlerins s’entassaient devant la scène, dans la fosse…
Je suis donc certain que les rares personnes ayant payé leur place seront heureuses d’apprendre que pour remplir la salle et faire bonne mesure face à cet échec cuisant, les organisateurs ont décidé, à ce moment-là, de distribuer à l’entrée de l’Olympia des places gratuites à tout le monde ! Honteux, lamentable, y’a-t-il d’autres qualificatifs plus adaptés ? On en vient à se dire que c’est triste qu’une salle aussi prestigieuse connaisse un sort pareil l’espace d’une soirée. Car oui, après avoir vu les MPA, quelque part, on n’a plus tout à fait la même image de marque de la salle jusque là irréprochable… dont les responsables se garderont sans doute bien de renouveler l’expérience.
L’avantage est que face à un tel bide commercial, il n’y aura sans doute pas de seconde édition, ou alors totalement revue jusque dans ses moindres fondements. Hé oui, les gens ne sont pas tous prêts à dépenser une telle somme pour avoir droit aux mêmes défilés cosplays et aux mêmes karaokés que ce qu’ils auraient pu avoir gratuitement, ou à un prix dérisoire, dans une convention réalisée par de vrais passionnés… comme par exemple la convention Epitanime fin mai ? (non je ne fais pas de pub)
Puisqu’on en parle… je suis obligé de terminer ce billet inquisiteur en vous faisant part de mon sentiment autour des associations de bénévoles, de plus en plus mises à contribution pour ce genre d’événement. Faire appel à des passionnés, travaillant pour le plaisir, semble être le nouveau fer de lance pour des sociétés à but bel et bien lucratif. Il est vrai qu’une société comme SEFA (l’organisateur de Japan Expo) en a fait depuis pas mal d’années son fond de commerce… avec la bénédiction du public, puisque la JE connaît un succès croissant à chaque nouvelle édition. Ma question est donc : jusqu’où peut-on laisser passer ? Jusqu’où peut-on fermer les yeux face à ces sociétés productrices exploitant délibérément la bonne volonté de passionnés pour se faire masse thunes sur leur dos, en ne proposant finalement aucune valeur ajoutée par rapport aux événements organisés directement par les associations ?
Il n’est pas erroné de dire qu’en l’absence de Tengumi et Epitanime, ayant assuré les deux animations les plus appréciées de la soirée (les cosplays et le karaoké), cette soirée n’aurait été qu’une vaste supercherie. Bien évidemment, le public prépubère, à l’affût des questions sur le dernier épisode de Naruto Shippuden, ne se pose même pas la question… mais c’est bien là qu’on atteint un point que je considère gênant. Tant que le public ne réfléchira pas aux conséquences et continuera à engraisser les organisateurs d’événements peu respectueux des associations, comme la Japan Expo, il mettra petit à petit les événements les plus plaisants, les plus amusants, ceux des associations, en danger.
A défaut d’avoir été intéressante, cette soirée aura peut-être servi à ouvrir une réflexion, peut-être même un débat. Là-dessus, vos avis sont évidemment les bienvenus. N’hésitez pas à faire toute la mauvaise pub du monde aux Manga Party Awards, ils le méritent. Ah et, je répète : si vous avez aimé le cosplay et le karaoké, la convention Epitanime c’est bientôt et c’est bien. Non, je ne floode pas !
Bah dit donc y’en a du monde Epita ici xD
Ouais et pour JE rappelons le prix de certains billets genre par exemple le platine à 100€ pour les 4 jours :3
Quelqu’un sait ou on put trouver des photos et des vidéos de la soirée ?
Ou tout a été brulé ensuite pour oublier ce qui c’était passé? :p
Les caméras étaient interdites à part celles des pauvres journalistes…
Les APN étaient légions chez les pauvres spectateurs victimes.
Il y a eu la camera de Nolife 😮
Dans un Tokyo Café paru ce soir 😉
Sa pique ^^
-spouki-
Ha bon ? Bah, où ils se sont planqués ? j’ai pas mal scruté la salle (plutôt vide) et je n’ai vu personne de la chaîne. Ils ont peut-être juste pris des images filmées par l’organisation, remarque.
De mon côté, j’avais essayé de faire rentrer une caméra… hum… clandestinement, mais mon plan s’est soldé par un FAIL monumental, d’où l’absence de toute vidéo dans ce billet.
Concernant les photos, je sais que quelques personnes ont mitraillé, mais je n’ai pas d’url à fournir là maintenant. Si j’en trouve, je partagerai 😉
Concernant l’emission de Suzuka, ils sont entrés avec une caméra et ont eu droit à 3 MINUTES de tournage =O comme quoi “sa va vite”
Même Suzuka a un peu critiquer CE truc ^^
Genre que l’animateur et bidon (en gros j’ai pas tout retenu)
Sinon j’espère que tu pourra publier quelques images ^^ Pour nous … faire marrer ? 😀
++ -spouki-
Beaucoup de joli monde sur ce billet, dis donc.
Moi, je vais juste modérer l’avis un peu général que la majorité des gens semble avoir sur les MPA.
Un mec a eu comme projet d’organiser un event de ce type dans une salle comme l’Olympia qui coûte une fortune à louer (bon en l’occurence il semblerait que ca n’ait pas couté trop cher à l’organisateur… Mais c’est une autre histoire ca). Pourquoi blamer un projet pour la simple raison que c’est commercial? Si des gens sont prêts à payer pour ce type de prestation, c’est que ce type de projet leur permet de consommer un peu leur passion. Tout type projet de ce type doit être viable financièrement. Il est obligatoire de préparer un budget, fixer des tarifs que des gens soient prêts à dépenser, degoter des sponsors etc… C’est un format comme un autre de projet lié à notre milieu japonisant. Si vous estimez que c’est trop commercial, n’y allez pas, et laissez tranquilles les gens qui pensent que ce format leur convient très bien.
Un event commercial assumé a le droit d’exister.
Maintenant le format était différent de ce qu’on a habituellement dans ce milieu. Personnellement l’air de rien, ca fait respirer, je trouve.
Voilà, ca, c’etait pour dire pour stop aux chasses aux sorcières commerciales.
Maintenant on en revient à une vraie critique de l’event qui effectivement était bourré de défauts. Je reviendrais pas dessus. L’article a relativement bien résumé ce que je pense.
Pour l’abus des associations et leur équipe de jeunes gens passionnés, il est inutile de les plaindre. La majorité de ces gens sont venus pour se faire plaisir à l’Olympia. Les staffs d’Epitanime qui peuvent faire leur karaoke géant sur une scène comme celle ci, n’ont à mon avis aucune rancoeur à ne pas avoir été payé. C’est le genre de souvenir inoubliable pour des passionés comme eux et je ne pense pas qu’on puisse trouver un seul staff epitanime qui refuserai de recommencer dans les mêmes conditions.
De même manière, les cosplayeurs venus, ont été surtout attirés par le fait que la soirée se faisait à l’Olympia, je doutes qu’il regrettent quoi que ce soit.
Le seul point noir possible était à mon sens pour les visiteurs payants, qui pouvaient, en effet être décu de la qualité du show par rapport au prix de la place, et les differents partenaires presses/pro qui ont assisté finalement à une rencontre entre quelques fans et beaucoup de gens du milieu finalement. Une espèce de soirée VIP publique. Pas forcèment ce qu’espéraient les pros, mais qui sait?
Et pour finis sur le HS lancé dans les commentaires, sur Epitanime / Japan Expo, si vous estimez que l’un ou l’autre event n’est pas pour vous, d’autres personnes peuvent l’apprécier. Il s’agit de deux évènement majeures en France avec leurs qualités et défauts.
Personnellement je m’amuse beaucoup plus à Epitanime, mais je découvre des choses à Japan Expo qu’on ne verrait sans doute difficilement ailleurs.
Des groupes comme Halcali et les défilés Laforet on ne les aurais peut être jamais découvert sans Japan Expo.
Alors, merci Japan Expo, merci Epitanime, merci à tous ces gens qui contribuent à leur manière à l’essor de la culture manga en France. J’espère juste qu’un jour on puisse remercier les MPA avec enthousiasme, ce qui n’est pas forcèment le cas avec cette première édition.
Mais il ne s’agissait que d’une première édition, on verra si le temps leur laisse l’occasion de mûrir.
Ce dont je doute un peu mais bon…
Beaucoup de joli monde sur ce billet, dis donc.
Moi, je vais juste modérer l’avis un peu général que la majorité des gens semble avoir sur les MPA.
Un mec a eu comme projet d’organiser un event de ce type dans une salle comme l’Olympia qui coûte une fortune à louer (bon en l’occurence il semblerait que ca n’ait pas couté trop cher à l’organisateur… Mais c’est une autre histoire ca). Pourquoi blamer un projet pour la simple raison que c’est commercial? Si des gens sont prêts à payer pour ce type de prestation, c’est que ce type de projet leur permet de consommer un peu leur passion. Tout type projet de ce type doit être viable financièrement. Il est obligatoire de préparer un budget, fixer des tarifs que des gens soient prêts à dépenser, degoter des sponsors etc… C’est un format comme un autre de projet lié à notre milieu japonisant. Si vous estimez que c’est trop commercial, n’y allez pas, et laissez tranquilles les gens qui pensent que ce format leur convient très bien.
Un event commercial assumé a le droit d’exister.
Maintenant le format était différent de ce qu’on a habituellement dans ce milieu. Personnellement l’air de rien, ca fait respirer, je trouve.
Voilà, ca, c’etait pour dire pour stop aux chasses aux sorcières commerciales.
Maintenant on en revient à une vraie critique de l’event qui effectivement était bourré de défauts. Je reviendrais pas dessus. L’article a relativement bien résumé ce que je pense.
Pour l’abus des associations et leur équipe de jeunes gens passionnés, il est inutile de les plaindre. La majorité de ces gens sont venus pour se faire plaisir à l’Olympia. Les staffs d’Epitanime qui peuvent faire leur karaoke géant sur une scène comme celle ci, n’ont à mon avis aucune rancoeur à ne pas avoir été payé. C’est le genre de souvenir inoubliable pour des passionés comme eux et je ne pense pas qu’on puisse trouver un seul staff epitanime qui refuserai de recommencer dans les mêmes conditions.
De même manière, les cosplayeurs venus, ont été surtout attirés par le fait que la soirée se faisait à l’Olympia, je doutes qu’il regrettent quoi que ce soit.
Le seul point noir possible était à mon sens pour les visiteurs payants, qui pouvaient, en effet être décu de la qualité du show par rapport au prix de la place, et les differents partenaires presses/pro qui ont assisté finalement à une rencontre entre quelques fans et beaucoup de gens du milieu finalement. Une espèce de soirée VIP publique. Pas forcèment ce qu’espéraient les pros, mais qui sait?
Et pour finis sur le HS lancé dans les commentaires, sur Epitanime / Japan Expo, si vous estimez que l’un ou l’autre event n’est pas pour vous, d’autres personnes peuvent l’apprécier. Il s’agit de deux évènement majeures en France avec leurs qualités et défauts.
Personnellement je m’amuse beaucoup plus à Epitanime, mais je découvre des choses à Japan Expo qu’on ne verrait sans doute difficilement ailleurs.
Des groupes comme Halcali et les défilés Laforet on ne les aurais peut être jamais découvert sans Japan Expo.
Alors, merci Japan Expo, merci Epitanime, merci à tous ces gens qui contribuent à leur manière à l’essor de la culture manga en France. J’espère juste qu’un jour on puisse remercier les MPA avec enthousiasme, ce qui n’est pas forcèment le cas avec cette première édition.
Mais il ne s’agissait que d’une première édition, on verra si le temps leur laisse l’occasion de mûrir.
Ce dont je doute un peu mais bon…
Oui, enfin, encore une fois, ce n’est pas l’aspect lucratif de la chose qui me dérange le plus. Je n’ai rien contre ça. Là où ça me gêne c’est quand c’est pourri d’une part, trop cher d’autre part, et qu’on y trouve de l’exploitation outrancière de bénévoles. C’est surtout le dernier point qui me chagrine ; il est anormal de demander gratuitement à des associations, “sous prétexte qu’elles existent”, le même travail qu’à des salariés qu’on aurait dû prendre pour l’occasion autrement.
Oui, je suis bien conscient que sur un “CV” de cosplayeur, c’est la classe grave d’avoir fait l’Olympia, et ça doit être un trip certain. Oui, je suis conscient que les gars d’Epitanime ont joui sur le final du karaoké en sautant partout sur scène. Mais je vais aussi un peu plus loin que ça ; c’est cette exploitation de la passion des bénévoles (qui par ailleurs n’ont pas tort d’avoir participé à cette soirée) qui me pose souci.
Je le dis avec d’autant plus de franchise que j’ai un certain recul vis-à-vis de ces associations. Même si je suis relativement proche d’Epitanime et de ses événements, je reste un élément extérieur et ça m’aide peut-être à relativiser, à avoir un regard plus acerbe, que les membres des assos concernées qui ont vu avant tout leur propre plaisir comme tu le soulignes (et je ne leur reproche absolument pas, qu’on se comprenne bien).
Pour l’Olympia, vu l’organisateur, l’obtenir a dû être une simple formalité. Je ne vois pas trop ce qu’il y a à retenir de ça.
Et pour finir sur ta remarque de fin, je ne pense pas que le but de MPA soit de mûrir. Quand on tombe sur un événement aussi bâclé, aussi… CARICATURAL, on est obligé de mettre en évidence ses visées purement et uniquement lucratives, sans aucune intention de proposer un spectacle de qualité derrière (logistique de merde, son de merde, animateur de m….. non, je l’ai pas dit !)
Lo,
Je voudrais apporter une petite précision au sujet de la professionnalisation de Japan Expo.
Le divorce avec Epitanime s’est fait très rapidement, mais le salon est resté amateur dans son organisation jusqu’en 2004. Pour les trois éditions au CNIT, il y avait très peu de permanents, quasi toute l’orga (même les chefs) étant bénévole. Pendant l’édition 2004 il y a eu un contrôle de l’URSAFF, qui a suspecté du travail dissimulé et a suffisamment fait chier pour que ça pousse à la professionnalisation complète du salon. L’assoce organisatrice (JADe) a été dissoute, et pendant que les grands chefs passaient de l’autre côté en créant la SEFA beaucoup d’anciens volontaires ont rejoint une nouvelle assoce, Tengumi. Le temps que les choses se remettent en place, il n’y avait pas eu d’édition 2005.
Bref, tout ça pour dire que JE n’est vraiment devenu commercial que lors de son installation à Villepinte. C’est là qu’il y a eu une rupture pour toutes les associations participantes, là qu’on a commencé à compter les chaises et que les bénévoles ont commencé à sentir qu’on les traitait comme des merdes.
Après, j’étais pas aux MPA, les seuls échos que j’en ai eu c’était des cosplayers, qui ont bien trippé de passer sur cette scène mythique ; et n’avaient pas eu à payer leur entrée (contrairement à ce qui se passe à JE).
Enfin une chronique sur cette abominable soirée ! Je commençais à croire que j’étais la seule à avoir vu la nullité de la chose. Je n’ai pas eu le courage de rester jusqu’à la fin d’ailleurs…
Pour le reste, je ne vais pas entrer dans le débat qui me dépasse. Je méprise la JE depuis un bail de toute façon.