Voilà un an que la licence Dead Space est apparue, et voilà qu’elle est déjà exploitée par tous les moyens possibles et imaginables : bande dessiné, animé, jeu Wii, etc. Mais attendez ! Jeu Wii ! Electronics Arts aurait-il osé lancer sa nouvelle licence fétiche sur le devant de la scène Wii ? Attention, voilà qu’arrive Dead Space Extraction…
- Editeur : Electronic Arts
- Développeur : Visceral Games
- Type : Tir sur rail
- Sortie France : 2 octobre 2009 (29 septembre 2009 aux Etats-Unis)
- Classification : Interdit aux – de 18 ans
C’est l’histoire d’un monstre…
Un monstre que l’on ne peut pas tuer d’une balle dans la tête, mais d’une façon autrement plus salissante: le démembrement. Ça, c’est l’histoire des nécromorphes, ces créatures parasites qui prennent le contrôle des morts et qui leur redonnent vie. Car c’est ça Dead Space : il y a une vie après le trépas, une existence que personne ne devrait avoir à supporter…
La vie après la mort, c’est en tout cas ce que défend l’Unithologie, la nouvelle religion (ou secte c’est selon) qui est née il y a deux cents ans avec un prophète d’un nouveau genre et un emblème inédit: le monolithe. Et alors que l’Unithologie insère des fidèles dans toutes les constitutions de l’univers, un autre monolithe, plus puissant encore, est découvert sur la planète Aegis VII. Mais des évènements étranges ont lieu, et les personnes entrant en contact avec le monolithe sont peu à peu prises de folies et d’hallucinations. C’est anodin, puis les suicides se multiplient, jusqu’à l’extraction des roches d’Aegis VII. Une explosion a lieu, et, vous, un simple ouvrier, tuez toute votre équipe. Car si l’au-delà existe, il faut d’abord passer par la mort pour y accéder, et Dieu sait qu’elle sera douloureuse, votre mort… Car les nécromorphes ont déjà commencé leur œuvre. Ce n’est qu’une question d’heures avant que la colonie minière d’Aegis VII ne soit condamnée, ce n’est qu’une question de jours avant que l’USG Ishimura ne succombe…
Et croyez-moi, c’est avec plaisir que vous allez la vivre cette aventure, cette fuite désespérée de quatre hommes et femmes pour la survie. Deux soldats entraînés, un scientifique douteux et une jeune femme au regard mélancolique, une belle équipe en somme qui ne demande qu’à se réduire au fil du temps. Car Dead Space Extraction mise avant tout sur l’histoire et le scénario: pourquoi je me serais ennuyé à faire un long paragraphe dessus sinon ? Parfaitement fidèle et sans aucune incohérence, Extraction touche la fibre nostalgique de ceux qui ont joué au premier opus. Comprenez peu à peu la descente aux enfers de ces quatre personnes et celle d’Isaac, qui suivra peu après. Pour un prologue bien ficelé, Dead Space Extraction est un prologue bien ficelé, et ça c’est quand même sacrément bon !
Les nécromorphes n’ont aucune pitié, alors n’en ayez pas non plus!
Tais-toi et tire !
Que l’histoire soit bonne c’est une chose, reste maintenant à savoir si le gameplay tient la route. Fini les déplacements libres à l’intérieur de l’USG Ishimura, place au rail-shooter. Un mauvais choix ? Non pas nécessairement, car si le rail-shooter apporte son lot de défauts, Visceral Games a su tirer parti du genre pour offrir au joueur une nouvelle expérience. Laissez faire la caméra et contentez-vous de tirer et d’admirer la mise en scène excellente du soft.
Oui, Dead Space Extraction mise également sur la mise en scène. Chaque geste, chaque mouvement de caméra, tout cela est millimétré pour que l’ambiance du jeu nous emporte. En contre-partie, et c’est l’inévitable revers de la médaille, tout est scripté dans le moindre détail. Vous recommencez un niveau, mais vous savez exactement où vont apparaître les ennemis, et c’est quand même bien dommage pour un jeu qui prône la rejouabilité. Heureusement que les quelques heures que vous passerez en compagnie des nécromorphes seront jubilatoires. Dead Space Extraction est un jeu jouissif qui comme son homologue en HD se renouvelle sans cesse: entre le piratage de divers mécanismes, la défense d’une navette à l’aide de canons (mission qui n’est pas sans rappeler la chute d’astéroïdes sur l’Ishimura dans le premier opus) ou la lutte sans espoir contre des hordes de nécromorphes avec une scie circulaire comme seule arme, vous ne sentirez jamais la lassitude pointer le bout de son nez. Encore heureux d’ailleurs car avec une durée de vie aussi limitée, comptez approximativement 6 heures, il aurait été dommage que le jeu soit ennuyeux…
La peur, voilà un concept qui était réapparu dans le jeu vidéo avec Dead Space en 2008. Ces couloirs sombres, cette ambiance qui ne sent que la mort et le sang, et ces bruits suspects qui sans cesse résonnent dans les conduits du vaisseau. Dead Space Extraction essaye lui aussi de jouer sur la fibre de la peur, sans y parvenir malheureusement… Il y aura bien des passages angoissants où les chances de survie sont minces, mais le jeu ne fait jamais peur. Vous sursauterez quelquefois, sans plus. C’est dommage, et le rail-shooter n’y est pas pour rien. Se sentir guider dans ces environnements, même dangereux, c’est quand même beaucoup moins inquiétant que d’avoir à éviter nous mêmes les attaques des ennemis. Dead Space Extraction est un Survival-Horror, c’est évident, mais en terme de sensations offertes il se situe très très loin derrière Dead Space. Dommage…
Du contenu pour poursuivre l’expérience…
Outre le mode histoire palpitant mais trop court, les développeurs ont eu l’excellente idée d’ajouter du contenu pour poursuivre l’expérience Dead Space. Ainsi, les amateurs de high score trouveront leur compte dans un système de notation bien fichu comptabilisant le nombre d’ennemis tués, le nombre d’objets ramassés, etc. De plus, un mode défi saura tenir en haleine la plupart des joueurs. Choisissez votre arme, et lancez-vous dans la plus grande destruction de nécromorphes de l’univers. Le jeu utilise un système de hordes à la Gears of War 2, facile au début, compliqué par la suite, et avec toujours aussi peu de munitions.
Comme si cela ne suffisait pas, Dead Space Extraction contient l’intégralité du comics animé Dead Space Downfall relatant, comme le mode histoire, la lutte d’un couple pour sa survie et la progression implacable de l’infection. Le tout d’une durée de 45 minutes approximativement et vous avez là un sacré plus pour tout fan qui se respecte. Le scénario est important dans Dead Space, Dead Space Extraction nous le prouve à chaque instant!
Certaines séquences vous demanderont de résoudre des mécanismes pendant l’attaque des nécromorphes. Jouissif!
Graphismes, bande-son: qu’en dire ?
On voit de nombreux sites et forum s’ébahir devant Dead Space Extraction. Des effets sublimes, des modélisations des personnages bien fichus, etc. Je serais presque tenter de leur donner raison si tout le reste suivait. Mais entre ces effets de lumière de toute beauté et ces personnages vraiment impressionnants, on a des décors bâclés, de l’aliasing un peu partout et des fonds pour la plupart vraiment dégueulasses. Avant d’être beau, Dead Space Extraction est avant tout très inégale. Bien heureusement l’ensemble reste agréable et correct. Inutile d’oser la comparaison avec son homologue HD dans ces conditions…
Niveau bande-son, on retrouve les habituels bruits de fonds participant grandement à l’ambiance générale. Certaines musiques viendront ponctuer vos combats et leur donner un dynamisme nouveau, d’autres ne feront qu’accentuer l’angoisse déjà présente. On regrettera quand même l’absence d’un doublage français, même si les doublages anglais sont d’excellentes qualités. Le tout sera évidemment entièrement sous-titré, le plus souvent avec fidélité. L’ensemble reste donc très satisfaisant.
Un jeu pour les fans, et peut-être un peu trop.
Si le rail-shooter atteint avec Dead Space Extraction ses lettres de noblesse, sans pour autant révolutionner le genre, et reste une valeur sûre pour chaque joueur désireux de jouer à un bon jeu, on se demande encore pourquoi EA publie son jeu sur Wii, et non sur console HD. Le jeu original étant sorti sur Xbox 360 et PS3 il va s’en dire que nombres de joueurs sur Wii n’ont pas pu essayer le premier Dead Space. C’est dommage car la plupart d’entre eux ne pourront pas comprendre la multitude d’allusions et de vidéos présentes dans Extraction. Entre le capitaine toujours allongé sur sa table d’opération ou la disparition de la femme d’Isaac sur l’Ishimura, tout est expliqué, encore une fois sans aucune incohérence. Dead Space Extraction est bon, mais ne l’est-il pas moins pour ceux qui ne connaissent pas la licence? Et Dieu sait qu’ils sont nombreux! C’est un jeu pour les fans, et peut-être joue-t-il un peu trop sur cet aspect.
Dead Space Extraction est un prologue parfait à Dead Space. Conté avec fidélité et dynamisme, l’histoire et l’ambiance sauront vous captiver comme peu de jeux savent le faire, si vous avez joué au premier opus en tout cas. Sinon, bien des allusions vous seront incompréhensibles, et cela serait quand même bien dommage… De toute manière, le gameplay, parfaitement maîtrisé, vous fera passer un excellent moment. Un point noir ? Sa durée de vie beaucoup trop juste. Visceral Games vient de gagner son pari, celui de faire découvrir avec brio l’une de meilleures licences de cette génération à un public nouveau, et c’est bon!
C’est la première bonne critique de DSE que je vois.
Je trouve que, dans un rail shooter, rien ne peut effrayer, contrairement au jeu PC, que je n’ai pas fini (je suis au chapitre 8, et je N’OSE PAS AVANCER.)