Préambule : ce post est une réaction personnelle à un communiqué tout fraîchement publié par les responsables du Musée de l’Informatique et du Musée du Jeu Vidéo. Au départ réalisée pour un forum, elle a pris suffisamment d’ampleur pour que je la publie, moyennant quelques retouches, en tant que billet d’humeur sur Café Gaming… car je pense que le message vaut le coup d’être diffusé.
Stop au foutage de gueule généralisé du MJV.
(Attention, pavé en approche)
Donc je résume : on a monsieur Nieuwbourg, directeur du Musée de l’Informatique, qui nous explique, il y a quelques mois, qu’il est victime d’une cabale gouvernementale, que l’Etat c’est des méchants, qu’il faut signer une pétition, qu’il y a ingérance, etc. Pas de bol, le même s’aperçoit subitement qu’il a plein de copains au gouvernement et là, miracle, c’est Sarkozy lui-même qui relance l’affaire dont on aurait pourtant pu espérer qu’elle coule médiatiquement. Ou comment, en quelques mois, dire tout, puis son contraire.
Sans honte, l’agence stipule dans son communiqué que Rue89 a écrit des articles à charge contre le gouvernement, s’appuyant sur le dit article pour évoquer une dilapidation de l’argent public. Le lecteur qui n’est pas au courant va se dire un truc du genre “ah, bon, si des journalistes ont enquêté là-dessus, effectivement, ça donne un peu de crédibilité à toute cette affaire”. Bref, ça met du poids dans la balance… en apparence.
Evidemment, personne ne songe à vérifier une seule seconde si tout cela est vrai, mais il faudrait peut-être y songer puisqu’en vérité, la seule chose que Rue89 a publié qui s’approche de ce qui est décrit, c’est une tribune de M. Nieuwbourg himself ! Pour les deux du fond qui ne suivent pas, une tribune, c’est lorsqu’on laisse quelqu’un d’extérieur s’exprimer sans engager la responsabilité du journal ni endosser/confirmer les dires exprimés. On en arrive donc à une situation d’une MONUMENTALE hypocrisie où monsieur Nieuwbourg feint de ne plus savoir qu’il a lui-même écrit une tribune développant ses propres arguments, suivant ses propres intérêts !
On te fait passer ça pour un travail de journaliste de Rue89, quelques mois après, et ça passe comme une lettre à la poste. Et des “journalistes” osent relayer ce beau mensonge. ON CROIT RÊVER.
Quant à Libé, à ma connaissance, les seules fois où ils se sont réellement exprimés sur le sujet, ils ne se sont pas spécialement exprimés en faveur du MJV et d’Alerte Orange. Leur point de vue semblait beaucoup plus réservé, et le journal s’est contenté de relayer des faits. Enfin, moi je dis ça, mais constatez-le plutôt par vous-mêmes, c’est plus simple…
Cf. Libération : Petit loyer pour Grande Arche
Que le MJV sombre dans l’oubli le plus total n’aurait pourtant pas été une si mauvaise chose. Car on oublie de rappeler que derrière les coups de comm’ désespérés et de plus en plus improbables d’une agence dont c’est le métier, la vérité, c’était que le MJV était une minuscule expo lancée à prix d’or, ni exhaustive ni même représentative de l’histoire du JV dont elle zappait des pans entiers, avec des consoles 8bit branchées sur écrans LCD HD (!), aucune protection des machines exposées (résultat : beaucoup d’exemplaires HS et non-remplacés dès les premières semaines d’ouverture), et pire que tout, aucun plan de conservation des machines ! Après la fermeture du musée, une partie du matos acheté spécialement pour le lancement (à prix d’or là encore) a été benné…
Il n’y a que médiatiquement que le MJV existe encore. Et d’ailleurs, il n’a jamais existé autrement, même lors de sa courte période d’ouverture : dans quel autre domaine se contente-t-on d’exposer sans aucun plan de conservation derrière ? dans quel “musée” laisse-t-on les gens tripoter les tableaux accrochés au mur à l’arrache, pour finalement les foutre aux ordures à la fin du mois car ils sont bousillés ? Y’a-t-il lieu de lancer une réflexion autour d’un usage mieux réglementé du mot “musée” ?
Allez, on finit sur une petite perle ? Le communiqué nous apprend que “le ministère a été débouté de sa demande en référé d’expulsion de la société d’exploitation du toit : cela signifie que le tribunal a considéré que le ministère n’était pas forcément dans son droit et qu’il n’y avait aucune raison d’expulser ainsi sans préavis”. Or, comme le savent sans doute déjà ici ceux qui connaissent un peu la manière dont la justice fonctionne en France, le fait qu’une demande soit rejetée sur la forme (référé) n’est nullement un jugement sur le fond. Par conséquent, les responsables du MJV ne peuvent pas se permettre d’en tirer de telles conclusions à leur avantage : une fois encore, je vous laisse juges…
Alors certes, “la guerre n’est pas finie”. Mais il s’agit d’une guerre de communication, CONTRE une initiative qui a tourné à la propagande grotesque, et contre les journalistes qui s’en font, parfois bien malgré eux, l’écho.
Il est précisé que les commentaires de cet article seront sévèrement modérés et qu’il ne sera pas laissé une chance aux vigies pro-MJV de s’exprimer avec leurs habituels “t’es jaloux”, “fais mieux si t’es pas content”, “ce qu’ils ont fait c’est déjà mieux que rien” et autres arguments de maternelle sup’. Merci d’avance !
Cette idée de musée ‘privée’ est un peu agaçante dans son existence. Une boite de communication qui gère un musée, c’est un peu intriguant …
Je soutien de tout cœur ce billet d’humeur qui mets des mots sur ce même ressentiment personnel que me donné toute cette affaire, et tout particulièrement l’organisation et l’agence de com qui m’horrifie, par contre je ne savais qu’ils avaient BENNE les pièces de collections, alors là c’est le pompon je n’en dirai pas plus au risque de sortir tout plein d’insanité qu’il me vient a la bouche. C’EST INCROYABLE qu’un musée du jeu ne respecte pas sa propre origine, c’est grâce a ces console et l’histoire du jeux vièo qu’ils peuvent des sous merde.Merci pour ce billet Yoann007