Plus de deux ans et demi après le premier épisode, Sonic & SEGA All-Stars Racing, Sumo Digital revient avec un nouvel opus beaucoup plus mûr et réfléchi, qui souhaite s’imposer dans le domaine du jeu de kart, ou kart & consorts plutôt pour cette itération.
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Sonic & All-Stars Racing Transformed
- Éditeur : SEGA
- Développeur : Sumo Digital
- Type : Course
- Support : PlayStation 3, Xbox 360, Wii U, 3DS, PS Vita, PC
- Date de sortie : 16 novembre 2012
- Classification : PEGI 7+
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Sous le soleil
Les critiques du premier ont été entendues et analysées par les développeurs pour nous donner un épisode entièrement revu. On remarquera avec attention le changement du titre qui a toute son importance.
Sonic & All-Stars Racing Transformed –SASRT par la suite- repose évidemment sur des classiques mais avec son lot de nouveautés qui permet de sentir le travail des développeurs et la volonté de progresser et d’améliorer cette licence de course. Pour se faire, ils ont commencé par développer un nouveau moteur de jeu, le Sumo, qui permet théoriquement de faire tourner le jeu en 30fps quoi qu’il arrive. On verra un peu plus bas que dans la pratique, ce n’est pas tout à fait ça.
La magnifique introduction du jeu (signée comme d’habitude par Marza Animation Planet) nous plonge dans le bain. Les véhicules bénéficient de trois transformations chacun : véhicules terrestres, engins aériens et embarcations flottantes sur l’eau. La conduite s’en trouve également changée ce qui relance pas mal les courses. Ces transformations de véhicules donnent également lieu à des changements dans la typographie des terrains. Les circuits sont assez longs et peuvent évoluer en fonction de la course, dans le but avoué de dynamiser ces courses.
La conduite est toujours autant portée sur le dérapage mais quelques modifications ont été apportées pour ne pas avoir d’abus comme il était possible auparavant. Les niveaux de drifts, toujours au nombre de 3, sont maintenant un peu plus longs à déclencher et donc il faut encore plus d’habileté pour déclencher les turbos ultimes. Là encore, la possibilité de garder son niveau de turbo même en changeant de trajectoire est une caractéristique du gameplay très appréciable et à maîtriser le plus rapidement possible.
Les armes offensives et défensives sont toujours de la partie et assez différentes du premier mais toujours clins d’œil à l’univers de SEGA. Le mouvement All-Star m’a semblé un poil minimisé par rapport à avant, mais il est possible de l’avoir sans forcément stagner à la dernière place de la course.
Gang All-Stars
Pour le casting, certains personnages forts appréciés ont cédé leurs places à d’autres. Chaque fan de SEGA appréciera le casting et pestera contre l’absence de tel ou tel perso mais j’ai trouvé le roaster très bon dans son ensemble et surtout très homogène.
– Sonic : Sonic, Tails, Knuckles, Amy, Dr. Eggman et Shadow (Metal Sonic en DLC)
– Jet Set Radio : Beat et Gum
– Crazy Taxi : BD Joe
– Space Channel 5 : Ulala et Pudding
– Super Monkey Ball : Aiai et Meemee
– Samba de Amigo : Amigo
– Alex Kidd
– Golden Axe : Gillius Thunderhead
– Skies of Arcadia : Vyse
– Shinobi : Joe Musashi
– NiGHTS into Dreams : Nights et Reala
– Les Mondes de Ralph : Ralph
– Danica Patrick, personnage réel et pilote de NASCAR, courses automobiles de stock-car aux Etats-Unis
– AGES, le VMU Dreamcast est un personnage créé spécialement pour le jeu
– Mii (versions Wii U et 3DS uniquement)
– Avatar (version Xbox 360 uniquement)
– Football Manager, Shogun : Total War et Team Fortress (dispos exclusivement sur PC dans quelques jours)
On retrouve donc ces personnages dans des véhicules uniques et surtout gros atout du jeu, dans des environnements variés provenant des jeux.
Les développeurs ne se sont pas concentrés globalement sur l’univers du hérisson bleu. On dispose donc de toute la culture des personnages, un régal d’avoir des circuits Golden Axe, Shinobi, Panzer Dragoon, Skies of Arcadia et même Burning Rangers ! D’une, ils sont magnifiques et bien foutus mais ensuite la fibre nostalgique est tirée avec l’apport des musiques, réalisées par Richard Jacques.
Le monsieur nous montre encore l’étendue de son talent en nous ressortant de vieux hits tellement mythiques mais remis au goût du jour nous donnant donc une bande-son de qualité. Cerise sur le gâteau, les musiques s’enchaînent parfaitement bien quand la typographie du terrain change.
La copie a été vraiment revue mais tout n’est pas parfait vous vous en doutez bien. A l’heure actuelle, les jeux de course tournant à 60fps se comptent sur les doigts d’une main (qui a dit Wipeout ?) et donc je trouve ça vraiment dommage. Toutefois, à 30fps, le jeu reste fluide même si quelques ralentissements peuvent se faire sentir surtout lors des transformations des véhicules et des terrains au même moment.
Un jeu aussi long que le titre
SASRT est encore plus long que son prédécesseur grâce à ses nombreux modes de jeux. On retrouve quand même les modes classiques, Course Simple, Grand Prix et Chrono pour perfectionner ses virages et apprendre les courbes dans la douleur. Puis vient le mode Campagne qui rend fou. Disséminées sur la carte, vous avez de nombreuses épreuves variées pour lesquelles l’objectif à atteindre dépend du mode de difficulté. Bien sûr, il vaut mieux jouer en difficile (puis ensuite Expert) pour récupérer un maximum d’étoiles et avoir le nombre requis pour passer aux campagnes suivantes. De plus, ces mêmes étoiles servent à débloquer de nouveaux personnages et de nouvelles aptitudes pour les personnages. Et le plus de cet épisode est que la campagne est réalisable aussi bien en solo qu’en multijoueurs. Du moment que l’un des joueurs remplit l’objectif, tout va bien. La campagne solo qui se la joue multi, c’est une caractéristique que j’apprécie vraiment beaucoup. En revanche le framerate à l’écran en prend pour son grade mais ça reste très jouable. Au niveau de la difficulté, le jeu peut être mal dosé. Certaines épreuves sont injustement difficiles avec une IA légèrement abusée.
Le multi permet des courses déjantées jusqu’à 10 joueurs en ligne et grosse nouveauté, 4 en local 6 en ligne. On peut donc jouer en local avec des joueurs du monde entier et ça déchire. Avec des qualités de connexion parfois douteuses pour certains joueurs, on n’a pas eu de problème pour jouer en toute fluidité.
Quid de la version Wii U ?
Je ne m’attendais pas à ce que la version Wii U soit très différente des autres mais je suis quand même déçu par le contenu. Contrairement à ce que l’on pensait, aucun personnage n’est exclusif à la Wii U. Je parle ici de vrais personnages de l’univers Nintendo, pas de simples avatars Mii horribles. L’atout majeur de la Wii U, le gamepad, se cantonne aux rôles d’afficher la carte, ce qui ne servira pas à grand-chose vu qu’on ne la regarde jamais, soyons sérieux ; mais aussi d’afficher le rétroviseur de manière plus classique donc.
Les modes de jeux sont similaires avec l’ajout toutefois de deux mini-jeux exclusifs si jamais vous voulez varier un peu après avoir couru deux cents courses.
A plusieurs, on retrouve le fun mais les manières de contrôler sont légèrement différentes. Wii U et gamepad obligent, cette version se voit targuer d’un multijoueur jouable jusqu’à 5 en local, 4 joueurs en Wiimotes et 1 avec le gamepad. Le mieux placé dans cette configuration est celui qui joue avec le gamepad parce qu’il profite de son écran tout seul. A l’instar des autres versions, on peut aussi bien jouer avec des potes en local et affronter d’autres personnes en ligne, 5 + 5 donc.
Techniquement, le travail est fait et le jeu tourne en 30fps avec quelques ralentissements de temps à autre lorsque l’écran est trop chargé. La qualité graphique m’a semblé similaire aux autres même si je noterai un peu plus de flou dans les décors. En revanche, les temps de chargement sont un peu plus courts.
Il est important de voir là que SEGA a bien fait de porter ce jeu sur Wii U qui n’a pas encore son Mario Kart, ce qui lui permet de grignoter des parts de marché devant le monstre probablement intouchable aux yeux des gens mais moi je ne suis pas les gens. La formule gagnante de Mario Kart est restée la même au fil des années et je m’en suis lassé donc le renouveau de jeux de course du même genre comme SASRT est une vraie bouffée d’air pur.
Versions portables, version PC ?
Malgré le fait que la version 3DS ne sorte qu’en février, on a pu la découvrir en preview en novembre dernier et déjà elle apparaissait comme la version la moins aboutie techniquement. Je doute que cela change à sa sortie mais pour sa défense, elle ne bénéficie pas du moteur de jeu Sumo. Le jeu paraît donc lent, moche et sans intérêt, on s’en passera volontiers.
En revanche en face, la version PS Vita est une sacrée réussite. Bénéficiant du moteur Sumo, le jeu est une petite merveille, grâce notamment à la qualité de l’écran OLED de la portable de Sony. Techniquement, c’est au point, le framerate reste constant et pour les parties en ligne, aucun problème à signaler. Le contenu reste le même que sur consoles de salon donc on a un contenu énorme, attention à bien surveiller l’état de sa batterie avant de se lancer dedans.
La meilleure version sera bien évidemment la version PC avec du 60 fps promis et des textures beaucoup plus lissées évidemment. Cette version bénéficiera également de personnages exclusifs provenant des univers de jeux PC, SEGA ou non : Football Manager, Shogun : Total War et Team Fortress. Ensuite, ce sera la seule version où l’on pourra bidouiller pour mettre des personnages crackés ! Elle sort dans quelques jours maintenant, (le 31 janvier plus précisément)
Succès All-Stars ?
Les fans seront aux anges, même si là encore on pourra toujours critiquer, avec un fan-service conséquent et surtout une envie de ne pas s’arrêter qu’à Sonic. Des circuits dynamiques provenant de pleins d’univers et un fun toujours aussi présent.
On ne va pas se mentir, Sonic & All Stars Racing Transformed écrase le premier épisode. Sumo Digital a bien travaillé pour nous proposer une suite aboutie avec un contenu plus que décent. On pourra être déçu du manque de contenu supplémentaire pour la version Wii U mais avec tout ce qu’il y a déjà à faire on oublie vite. La version PS Vita n’a rien à envier aux versions consoles de salon, on y retrouve tout avec l’avantage de pouvoir jouer en dehors de chez soi. Avec une prise en main toujours aussi immédiate, vous aurez donc compris que ce très bon jeu de course m’a plu et je vous le conseille bien évidemment surtout que son prix (hors la version Wii U) est en deçà des tarifs habituels.
J’ai un peu tâté au premier sur Wii, c’était une bonne alternative à Mario Kart, même si le jeu n’était pas non plus absolument incontournable ou inoubliable… il faut dire qu’à ma connaissance, il n’y avait pas non plus beaucoup de jeux du genre tellement Mario Kart s’est imposé dans ce domaine-là, mais même le premier All-Star Racing m’avait laissé une bonne impression.
J’ai pas touché à Transformed, mais à lire ton article (très bien rédigé, d’ailleurs, ce qui ne m’étonne pas de toi, Shin), il semble commencer à se présenter comme un concurrent sérieux à Mario Kart… peut-être que la licence pourra définitivement s’installer à l’avenir ? Pour ajouter une petite chose, on pourrait dire que Transformed a repris le concept de Diddy Kong Racing sur N64 qui, s’il avait une maniabilité infâme, avait effectivement le mérite de proposer lui aussi trois sortes de véhicules différents (kart, aéroglisseur et avion).
Bravo pour cet article détaillé, pertinent et bien fichu (ouais, je sais, je passe un peu de pommade…) 😉
P.S. : Kendo, quand est-ce qu’on se revoit ? 🙂