Si vous vous tenez un peu au fait de l’actualité vidéoludique, vous savez peut-être que Microsoft prépare, à grands renforts marketing, le lancement de la sobrement intitulée “New Xbox Experience”, qui verra le jour le 19 novembre 2008. Derrière ce nom plutôt pompeux se cache en fait une rénovation complète de l’interface de la Xbox 360. Bien plus qu’un lifting ou un nouveau skin, les développeurs ont mis les mains dans le cambouis pour métamorphoser littéralement l’interface de toutes les Xbox 360 de la planète.
Dans ce dossier gargantuesque, nous reviendrons sommairement sur l’histoire des interfaces de consoles de jeux, avant de nous intéresser à tous les atouts et inconvénients de la NXE. En route, guys !
De l’histoire des interfaces…
Les consoles disposant d’une interface propre, ce n’est pas franchement ce qu’on pourrait appeler un phénomène nouveau. En 1982, la Vectrex (machine bien connue pour ses graphismes monochromes vectoriels, surprenants pour l’époque) proposait déjà un semblant de menu. Certes, pas de quoi casser trois pattes à un canard unijambiste, mais à l’heure où la plupart des machines affichaient un écran noir sans autre forme de procès, cela reste notable.
Face à la concurrence des ordinateurs majoritairement utilisés pour le jeu, donnant accès à une interface en BASIC, comme par exemple le Commodore 64 ou les Amstrad CPC, les consoles de jeux faisaient pâle figure. On pourra retenir la tentative d’Atari de faire des machines un peu hybrides, à l’image de l’Atari 7800.
Pöur beaucoup de joueurs, l’exemple le plus marquant de BIOS intégré à la console fut la Master System, qui intégrait dans certains de ses modèles le jeu Alex Kidd in Miracle World. Il suffisait de lancer la console sans jeu pour y accéder. Une fonction qui contribua évidemment à populariser grandement Alex Kidd, la mascotte de Sega de l’époque.
On pourrait citer ensuite un tas de machines, pour certaines honorables mais toutes ayant connu un succès relatif, ayant apporté leur contribution à l’évolution des interfaces de consoles de jeux : la PC Engine de NEC ou encore le Mega-CD et la Saturn de Sega en sont quelques exemples… mais peu eurent un véritable impact sur les joueurs.
La firme ayant sans doute le plus contribué à introduire les interfaces console dans les mœurs fut finalement Sony, avec sa PlayStation. Son BIOS n’était pas particulièrement joli et ne disposait que de fonctionnalités très basiques (lecture de CD audio et gestion de la carte mémoire), mais l’immense succès mondial de la machine ainsi que quelques sons particulièrement caractéristiques contribuèrent à le rendre mémorable pour nombre de joueurs.
Il y a un avant et un après Playstation en termes d’interface de consoles. Tous les constructeurs s’alignèrent sur Sony, et c’est ainsi que la fameuse séquence de boot, présentant le logo de la console avec un rendu sonore caractéristique, devint un nouveau culte pour les joueurs. Qui ne se souvient pas du son de lancement de la Dreamcast, de la Playstation 2 ou de la Gamecube ?
Au delà de l’apparence et de fonctions de base, la Xbox 360 fut une des premières à apporter, directement dans la console, tout un tas de nouveautés directement dans l’interface : connexion au net et téléchargements, lecture de musique et de films… l’interface de la console prend le premier plan et devient un véritable argument commercial. Pour la première fois, il n’est pas anormal d’allumer sa console pour faire autre chose que du jeu. C’est bien grâce à internet que tout ceci est rendu possible, et surtout que l’évolutivité est assurée (pour la première fois également, on reçoit régulièrement de nouvelles fonctions via des mises à jour de l’interface par internet).
Côté Wii on opte pour une interface simple mais donnant accès à tout un tas de chaînes téléchargeables, aux fonctionnalités variées (météo, navigation internet, votes…). Encore une fois, la génération Internet est passée par là. La PlayStation 3, fidèle à la réputation de Sony, mise tout sur les fonctionnalités multimédia avancées et sur une présentation sobre type “media center”, tout comme sur PSP.
Un nouveau pas franchi
Microsoft dégaine à nouveau en annonçant une toute nouvelle interface pour son parc entier de Xbox 360. Certes, grâce à Internet plus rien n’étonne vraiment, mais cela reste une jolie prouesse et une belle preuve que nos machines sont désormais d’une jolie modularité.
Preuve de la grande importance commerciale de l’interface d’une console, la NXE est devenue en quelques mois (depuis son annonce lors de l’E3 2008) une des fonctions les plus attendues par les joueurs, au même titre qu’un blockbuster !
Ce fameux projet ayant pour nom de code Stockholm (en développement depuis plus d’un an si l’on en croit les dires des responsables), n’essaye pas de ressembler à ce qui se faisait déjà sur Xbox 360, bien au contraire ; elle est tellement différente que les utilisateurs auront besoin d’un temps d’adaptation conséquent, tout comme ce fut mon cas.
Là où la précédente interface était un modèle d’efficacité mais également d’austérité (avec des menus presque uniquement textuels), on a désormais droit à des miniatures imagées pour toutes les fonctions de la console.
Déroutant, pas vrai ? Le plus amusant est sans doute de constater à quel point Microsoft a pioché des idées un peu partout pour concevoir cette interface.
Si les polices, les couleurs, les icônes, et d’une manière générale la patte graphique, conservent indéniablement une touche Microsoft (on pensera surtout au magnifique Media Center de Windows Vista)… la disposition de la navigation, selon deux axes fait beaucoup penser à ce que l’on voit déjà sur PS3 et PSP. A ceci près qu’ici, on fait défiler les menus principaux verticalement et les items horizontalement, alors que sur PS3, c’est l’inverse. Une saine inspiration qui facilite grandement la navigation.
De même, les grandes images pour les items ne peuvent que faire penser au menu principal de la Wii et à ses “chaînes”. Une inspiration qui ne s’arrête pas là puisque Microsoft intègre également sa propre solution d’avatars virtuels en 3D, tout comme Nintendo l’avait déjà fait avec ses Mii. On devine que ces évolutions ne sont pas là pour déplaire à un certain “nouveau public” que Microsoft aime tant courtiser…
Quoi de neuf alors ?
Là où cette nouvelle interface tire son épingle du jeu, c’est en reprenant les bonnes idées de la précédente version jusqu’à les développer à l’extrême. On savait l’intégration du service Xbox Live poussée, la voilà toujours plus présente puisque sur les 6 menus déroulants de l’interface (respectivement Actualités, Ma Xbox, Marché de jeux, Marché vidéo, Amis, et Inside Xbox), 5 sont réservés aux utilisateurs disposant d’une connexion internet…
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